Livres

Dans cet ouvrage publié aux Puf, qui recourt à l’autobiographie et à la psychanalyse, Janine Altounian témoigne de son expérience d’analysante singulière, ayant travaillé d’une part à la traduction des survivants à un génocide aux lieux effacés, d’autre part à celle des Œuvres complètes de Freud sous la direction de Jean Laplanche, en tant que responsable de l’harmonisation dans l’équipe de révision. La chronologie de cette entreprise éditoriale de longue haleine a été livrée lors de la Cérémonie d’achèvement de la traduction des Œuvres complètes de Freud qui a eu lieu le 4 novembre 2015

Cherchant à traduire les traces de la disparition d’une culture et de ses lieux afin d’en inscrire l’effacement, elle décline les conditions de cette traduction selon trois perspectives :
– Une expérience d’effacement demande à être traduite dans la langue de l’autre pour s’inscrire dans le monde.
– C’est par ce travail de traduction que les héritiers d’un crime de masse peuvent subjectiver et transmettre leur histoire.
– Ce travail de traduction requiert plusieurs générations avant que ce qui a pu être « traduit » au « pays d’accueil » s’inscrive dans le champ culturel et politique de celui-ci.

Editeur : 
PUF
2019
L'effacement des lieux - Autobiographie d'une analysante, héritière de survivants et traductrice de Freud
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Expertise du phylactère par Davit Ghazaryan, chercheur spécialisé dans les manuscrits anciens au Matenadaram Museum.

Archéologie d'un des plus longs phylactères de l'histoire daté de 1865 :

La redécouverte de cet héritage et le début de l'aventure a commencé à Paris en 2016. Le 21 juin, à la Maison des étudiants arméniens de Paris, démarre un travail de recensement conduit par Davit Ghazaryan, chercheur spécialisé dans les manuscrits anciens au Matenadaram Museum, sollicité par Janine Altounian sur les conseils de Varvara Basmadjian et de Mikaël Nichanian pour expertiser et faire un sort à ce rouleau précieux reçu en héritage. Le Matenadaran ou Institut Machtots de recherches sur les manuscrits anciens est l'un des plus riches dépôts de manuscrits et de documents au monde. Situé à Erevan, la capitale arménienne, il compte plus de 17 000 manuscrits et environ 300 000 documents d'archives.

 

2019
La transmission du phylactère familial de 1865 à nos jours : une traversée miraculeuse en héritage
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Photo reproduisant la p.49 de « Mémoires du génocide arménien, héritage traumatique et travail analytique » (1)Le projet Displaced Objects fait partie intégrante des projets menés par le programme de recherche du séminaire de l'EHESS/CNRS « Non-lieux de l’exil » fondé en 2011 par Alexandra Galitzine-Loumpet et Alexis Nuselovici. Le séminaire Non-lieux de l’exil  est accessible par sur carnet de recherche du groupe.

Coordonné par Alexandra Galitzine-Loumpet, il a débuté en décembre 2015. Son terme est pour l’instant imprédictible.

Photo reproduisant la p.49 de « Mémoires du génocide arménien, héritage traumatique et travail analytique » (1)
 

Editeur : 
displaced objects
2016
Le petit cahier/Janine Altounian publié dans le cadre du projet NON-LIEUX DE L'EXIL - Displaced objects, coordonné par A. Galitzine-Loumpet
Parution en Turquie aux éditions Aras Yayıncılık du Journal de déportation de Vahram Altounian, écrit en 1920 à Lyon et publié enfin en 2015‏ en turc dans ce qui fut son pays  : Geri Dönüşü Yok, Bir Babanın Güncesinde ve Kızının Belleğinde Ermeni Soykırımı, Vahram ve Janine Altounian, "Sans retour possible, le génocide arménien dans le journal d'un père et la mémoire de sa fille".
Geri Dönüşü Yok, 1915 yazında ailesiyle birlikte Bursa’dan Suriye çöllerine doğru bir ölüm yolculuğuna çıkarılan on dört yaşındaki Vahram’ın, felaket yıllarının hemen ardından kaleme aldığı güncesinin üzerine temelleniyor.

Kitap, babasının defterini saklı kaldığı çekmecede onyıllar sonra keşfederek gün yüzüne çıkaran yazar Janine Altounian ile dilbilim ve psikanaliz uzmanları Krikor Beledian, Régine Waintrater ve René Kaës’in günceyi dilbilimsel, tarihsel ve psikanalitik açıdan ele aldıkları beş makaleyi de bir araya getiriyor.

Geri Dönüşü Yok, Bir Babanın Güncesinde ve Kızının Belleğinde Ermeni Soykırımı

Çeviri: Renan Akman à qui l'on doit l’animation de la rencontre avec Janine Altounian à l'institut français d'Istanbul le 13 mai 2014.
Yayına Hazırlayan: Nıvart Taşçı - Ararat Şekeryan
Güncenin çevriyazısı: Takuhi Tovmasyan
Düzelti: Bella Habip
Kapak Tasarımı: Aret Gıcır
Editeur : 
Aras Yayıncılık
2015
Geri Dönüşü Yok, Bir Babanın Güncesinde ve Kızının Belleğinde Ermeni Soykırımı

Résumé

Le parcours analytique esquissé ici cherche à témoigner de ce qui s'est transmis aux descendants des survivants, tous disparus à présent, du génocide arménien de 1915, nié par l'Etat turc. Aboutissant à la réappropriation de cette transmission, il peut être lu comme un cas clinique intéressant les psychanalystes et les héritiers des catastrophes historiques.

Entretien avec Janine Altounian sur France Culture - Journal de la philosophie

De la cure à l'écriture - Idées - France Culture : Le journal de la philosophie par François Noudelmann, le 10 juillet  2012.
Durée : 9 mn

L'excipit du livre : Zépur, le témoignage d'une rescapée 

L'ouvrage se termine par la transcription de l’entretien de Zépur Mezbakian, rescapée du génocide des Arméniens, diffusé sur France inter dans Là bas si j'y suis de Daniel Mermet le 11 mai 2005. Cet entretien d’une survivante, semblable aux « grands mères de son enfance »,  a été intégralement retranscrit par Janine Altounian dans le dernier chapitre du livre. Rare témoignage oral d’une expérience de ce qui a pu se vivre pendant la déportation des Arméniens vers les déserts de la mort, il constitue à ce titre un socle fondamental et emblématique de toute la réflexion de l’auteur sur l’héritage de cette transmission.

Pour étayer son propos elle fait entendre un extrait de cet entretien (8mn) dans nombre de ses interventions. Par exemple en 2011, au cours de la conférence filmée Expériences enfantines des génocides (Philippe Mesnard, Janine Altounian, Marie-Odile Godard, Nicole Dagnino) qu'elle fait à l’Unesco au colloque Enfance en guerre. Témoignages d'enfants sur la guerre. Egalement en 2015 à la Fondation Auschwitz à Bruxelles à la journée d'étude : « Quelle(s) mémoire(s) pour le génocide arménien ? »

 
Ce livre illustre à l’aide d’exemples personnels le rapport existant entre le travail de la cure et celui de l’écriture lors de l’élaboration d’un héritage traumatique.

Présentation du livre

Fédération des Ateliers de Psychanalyse le samedi 23 février 2013. Jeanne BERNARD et Nicole ROGER dialogueront avec l’auteure.

2012
De la cure à l'écriture. L'élaboration d'un héritage traumatique

L'ouvrage


Cet ouvrage à plusieurs voix porte sur la question de la transmission d’un héritage traumatique et de son mode d’élaboration au cours du travail analytique. Il a la particularité de comporter, en fac simile, le manuscrit original du témoignage autour duquel il s’origine et s’organise : le Journal de déportation de Vahram Altounian, traduit par Krikor Beledian, reçu et commenté par Janine Altounian, essayiste, traductrice. Le texte intégral de cet ouvrage, dont le témoignage de Vahram à partir de la page 13 (y compris les pages en arménien du fac simile) est disponible sur le site de Mélik Ohanianoù vous pouvez voir comment le jeune plasticien et artiste (sur la photo à gauche avec Janine Altounian) a créé son objet d’exposition visible sur le site du CRAC de Sète,
au Centre régional d'Art Contemporain du Languedoc-Roussillon en détruisant 120 exemplaires de mon livre collectif Mémoires du génocide arménien, Héritage traumatique et travail analytique.
Le fac simile de la totalité du journal  de déportation de Vahram Altounian en alphabet arménien mais en langue  turque, est lu ici par Özgür TÜRESAY, Maître de conférences à l’EPHE et enregistré dans les studios de l’Inalco le 11 juin 2018. Présentation de cet enregistrement : La langue perdue ?

Photo : Vahram Altounian et sa mère Nahidé à Istanbul vers 1919

Cet ouvrage se propose de montrer comment, à partir d’un écrit indéchiffrable pour tout lecteur néophyte, une expérience traumatique débutant à Boursa, petite ville d’Asie mineure, un « mercredi 10 août 1915 », passe par l’épreuve de sa traduction, celle de sa réception et de son élaboration subjective par un héritier pour se transmettre et aboutir, quasi un siècle plus tard, à la présente publication. 

Pour plus d'informations :
- Revoir la Table ronde organisée le 23 mai 2010 au Mémorial de la Shoah.
- Réécouter l'émission diffusée sur Radio Ayp le 2 mai 2009, Au fil des pages avec Pérouse, Satenik, Takoui, à propos de Mémoires du génocide arménien.
- Revoir l'interview de Janine Altounian avec Anahide Ter Minassian dans l'émission « Foi et traditions des chrétiens orientaux » sur France Culture du 13 décembre 2009:

Vahram en berger comme chez les Bédouins, Istanbul 1920

Photo : Vahram en berger comme chez les Bédouins, Istanbul 1919.
La mise en scène de cette tenue rappelle sans doute que la survie de Vahram doit beaucoup au berger arabe qui l'avait accueilli penddant la déportation en 1915 ou au début de 1916 dans le désert de Syrie, non loin de l'Euphrate. 

Cette photo a été faite dans  le même studio que celui de la précédente où Vahram pose avec sa mère.
Elle correspond au rite de la photo "déguisée" en vogue dans la culture ottomane qui aime jouer avec les identités. On peut lire à ce sujet l'ouvrage de Catherine PINGUET qui porte sur les premiers photographes de Constantinople, notamment les Frères Abdullah, des Arméniens qui sont aussi les premiers photographes officiels de sultans : Istanbul, photographes et sultans, CNRS éditions, 2011, collection Pierre de Gigord.

A signaler, le dernier ouvrage de Catherine PINGUET paru en novembre 2018 dans la collection Beaux Livres :
Une histoire arménienne - La photographie dans l'Empire Ottoman 

 

2009
Mémoires du génocide arménien. Héritage traumatique et travail analytique
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SINOSSI

Tra i tanti massacri e genocidi che tristemente si sono succeduti nel secolo appena concluso, quello del popolo armeno ha forse avuto un risvolto drammatico in più: è stato negato, cancellato, coperto dal­l’oblio. Negli ultimi anni, però, coloro che sono sopravvissuti, i loro figli o i loro nipoti, hanno iniziato un importante, faticoso e dolorosissimo lavoro di scavo per portare alla luce la memoria della tragedia. 
Editeur : 
Donzelli Editore
2007
Ricordare per dimenticare. Il genocidio armeno nel diario di un padre e nella memoria di una figlia

Résumé

L’ouvrage porte sur la douleur de l’empêchement à s’engager dans la tendresse que rencontre l’héritier d’une transmission traumatique chez son parent survivant. L’écriture constituera le truchement pour ressentir, en place de l’autre détruit, des affects excédant ses capacités psychiques. Elle vise à subjectiver une souffrance parentale encryptée dans le mutisme et tente de nommer les conséquences traumatiques des meurtres de masse sur les descendants de survivants.

Dans un cheminement apparemment inversé, une tentative de réflexions contemporaines au sein des récits ancestraux sera menée pour dessiner les différentes étapes d’une psychisation de longue haleine. La survie relève alors d’une capacité d’invention proprement artisanale, c’est-à-dire d’un savoir faire « avec des restes », la vie ultérieure ne pouvant se construire qu’avec la réintroduction du tiers anéanti lors de la terreur.

Pour plus d'informations, voir le débat du 8 octobre 2005 organisé par Le Collège International de philosophie sous la responsabilité de Bertrand Ogilvie, à l'occasion de la parution du livre : en présence de l'auteur avec Antonia Birbaum, Jean-François Chiantaretto, Pierre Pachet, Bertrand Ogilvie, Hélène Strapélias.

Voir également l'interview de Janine Altounian et d'Anahide Ter Minassian dans « Foi et traditions des chrétiens orientaux » sur France Culture diffusée le 23 avril 2006.

Voir également l'Intervention de Janine Altounian sur l'Intraduisible donnée à Lyon le  22 Septembre 2007 au séminaire « Psychanalyse et politique » du Quatrième groupe organisé par Jean Peuch-Lestrade.

Editeur : 
Dunod
2005
L’intraduisible. Deuil, mémoire, transmission