Conférence

Conférence de Janine Altounian à Kigali (Rwanda) le 12 et 13 novembre 2008

 

Conférence de Janine Altounian le 12 et 13 novembre 2008 à Kigali
 

Survivre à la mémoire insoutenable des violences grâce à son déplacement dans le temps et le lieu de son élaboration

" Malgré votre aimable invitation à ce colloque et bien sûr malgré l’émotion et le plaisir que je ressens à être parmi vous, ma présence ici me semble quelque peu injustifiée pour les raisons que je commencerai par exposer :

Tout d’abord, je demeure hélas sceptique vis-à-vis du propos de notre rencontre car, en héritière de parents survivant au génocide des Arméniens perpétré en 1915 par l’Empire ottoman, j’ai toujours considéré, dans mes élaborations d’analysante, la stratégie du déplacement comme condition nécessaire, aussi bien au travail psychique de deuil qu’au travail politique exigé par le scandale d’un tel héritage. Il m’a semblé jusqu’à maintenant qu’un double déplacement – transgénérationnel et géographique – était indispensable aux héritiers d’un semblable patrimoine meurtrier pour inscrire des violences non subjectivables dans une subjectivité, la leur, et partant celle de leurs contemporains, afin de pouvoir, en leur propre nom, historiciser dans le monde où ils vivent le vécu inouï de leurs ascendants.

Devant s’acquitter d’une dette infinie aux morts, ils ont évidemment à transmettre la mémoire de leurs proches suppliciés, à dénoncer la réalité de ce à quoi ont survécu ceux qui restent en vie. En prêtant ainsi parole à des êtres humains assassinés dans le laisser-faire du monde, ils les remettent et se remettent eux-mêmes en lien avec ce monde-la pour les réinsérer, se réinsérer dans l’histoire d’un monde qui les avait ignorés. C’est par cette remise en lien qu’ils peuvent élaborer ce qui les habite, quelque peu s’en affranchir et inaugurer un nouvel investissement de la vie. "

12/11/2008
Kigali
Traumatisme et déplacement

" Survivre au génocide : traduire le traumatisme " : conférence à la Bibliothèque municipale de Lyon le 14 avril 2006

Janine Altounian : survivre au génocide, traduire le traumatisme 


Comment peut-on donc être Arménien de la diaspora, subir l’affront de porter en soi une patrie “chimérique”, comment vivre rescapé d’un génocide, qui bien réel celui-là, n’est pas pris en compte dans les décisions des instances internationales... ? Quel est le statut de celui qui se retrouve “anormalement” survivant, dans une société qui l’avait programmé mort ? Comment peut-on encore vivre, avec quelles structures profondes, quels rapports au plaisir de vivre et à la mort lorsque l’on doit sa naissance à la gratuité du hasard.

Être descendant de survivants d’un génocide non reconnu par ses auteurs, c’est se situer d’emblée dans un rapport particulier au langage. Il ne s’agit pas là seulement de témoignage, mais d’identité. À notre époque où les exterminations prolifèrent, toutes les langues et les cultures majoritaires de l’Occident sont ainsi contraintes de recueillir en leur sein les vestiges de civilisations effondrées à leur insu ou en leur nom. Le travail d’élaboration et d’écriture que doit effectuer un descendant de survivants cherche à inscrire, dans l’Histoire du monde, ceux qui ont été effacés de leur propre histoire. 

 

14/04/2006
Bibliothèque municipale de Lyon
Histoire et mémoire

« Freud, une langue de rêve » : conférence de Psychiatrie française du 15 mars 2004

Janine Altounian : la langue du rêve chez Freud

Freud, une langue de rêve : conférence tenue le 15 mars 2004  aux Conférences de Psychiatrie française à l’hôtel Lamoignon.
 
15/03/2004
Hôtel Lamoignon - Paris
Le rêve au coeur de la psychanalyse freudienne
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