Table des matières - Parler des camps, Penser les génocides

  • Avant-propos d'I. Wohlfarth et C. Coquio

Place le livre sous le "regard" de l'Angelus novus de W. Benjamin, et de "L'Ange au sourire" d'Antelme.

  • "Du Malentendu". Synthèse introdutive de C. Coquio. Bilan des problématiques en fonction des avancées historiographiques, des débats théoriques et de l'actualité politique; critique du ressassement polémique, dont la violence est mise en relation avec celle du déni génocidaire; réflexion sur l'effet des conflits ou cloisonnements disciplinaires et communautaires, et sur la possibilité de les dépasser.
  • Un entretien inédit d'Imre Kertész (écrivain juif hongrois rescapé d'Auchwitz).

I. Camps et génocides. Hier et aujourd'hui.

  1. L'événement passé au présent (mise au point et bilans lexicaux et méthodologiques. Réflexionx critiques sur le rapport politique/éthique, mémoire / recherche / engagement)
  2. Concentration et extermination : la déportation génocidaire des Arméniens; la famine planifiée en Ukraine; le Cambodge mué en camp de concentration et l'élimination massive de populations ciblées; "l'épuration ethnique" en ex-Yougoslavie et le génocide bosniaque.
  3. L'Occident et ses doubles. Les traditions racistes de l'Occident chrétien et des Lumières; le génocide rwandais; les massacres algériens; la question du colonialisme criminel.

II. Humain, inhumain.

  1. Limites de la culture, discours de la limite. La question de l'indicible considérée sur le plan linguistique, littéraire, esthétique, cinématographique. Culture et barbarie, autocritique de l'art. Le statut de la littérature de témoignage confrontée avec la modernité littéraire. La littérature de langue arménienne et certains écrivains-témoins de la Shoah : P. Rawicz, P. Celan, I. Kertész.
  2. L'homme témoin de l'inhumain. Les conditions et les formes du témoignage, la recréation d'une subjectivité et d'une communication à partir d'une langue et d'une communauté détruites. La négativité radicale de l'expérience des camps (Chalamov); la notion d'espèce humaine (Antelme), la zone grise et la place de l'enfance (P. Lévi).

Annexe : chronologie détaillée de l'évolution du droit international en matière de crimes contre l'humanité, alternant avec une chronologie succinte des événements.

Objectifs

- Tenter une pensée transversale consciente des limites du "comparatisme" comme des débats focalisés sur l'unicité de la Shoah; faire émerger des événements moins connus; dépasser la comparaison des régimes totalitaires pour saisir la spécificité et l'actualité du crime génocidaire, son articulation avec le phénomène concentrationnaire.

- Faire entrer en relation l'approche "externe" et l'approche "interne" de tels événements, les recherches historiographiques et théoriques et les témoignages. Tout en respectant les singularités de chaque événement et la spécialisation des approches, dépasser les exclusives entre mémoire, politique, droit et histoire, approches "objectives" et "subjectives".

- Tenter une compréhension critique du témoignage littéraire. Y montrer à l'oeuvre une critique de la culture et de l'art comme "documents de barbarie" (W.Benjamin). L'existence d'une poésie autocritique et créatrice, responsable par sa forme, réplique au verdict d'Adorno sur la poésie impossible après Auschwitz, ainsi qu'au motif de l'indicible.