Au-delà du Principe de plaisir – Colloque du Centenaire de Freud les 14 et 15 novembre 2020 à Paris

Colloque organisé à l'occasion du centenaire de la publication du texte de Freud

Pour une éthique du décloisonnement entre psychanalyse, psychiatrie et neurosciences, Pierre Marie, Marc Masson et Yves Sarfati, le président du e-CFP2020 vous propose le Colloque du Centenaire – 1920-2020, Au-delà du Principe de plaisir, qui se tiendra les samedi 14 et dimanche 15 novembre 2020 Amphithéâtre Faraboeuf, 15 rue de l’école de médecine à Paris 6éme.

C'est à cette occasion qu'Elise Pestre, Maître de conférences à Université de Paris (Paris Diderot) au Département de psychologie "Etudes Psychanalytiques" est allée avec des étudiants de l'Université de Paris à la rencontre de Janine Altounian pour la questionner sur les problèmes spécifiques soulevés par la traduction de ce texte majeur. Nous souhaitions en effet l'écouter sur cette expérience de  traductrice aux Oeuvres complètes de Freud sous la direction de Jean Laplanche, et sur ce texte en particulier. Cette rencontre, qui s'est tenue le 09 mars 2020, a donné lieu à un échange d'une grande richesse entre les étudiants et Janine Altounian, dialogue qui leur a permis d'explorer certains aspects du texte de Freud et d'affiner leur présentation à venir lors du colloque du centenaire prévu en novembre prochain.
Ecoutez cet échange en podcast !

Argumentaire

Le 29 septembre 2018, nous appelions à une éthique du décloisonnement entre psychanalyse, psychiatrie et neurosciences à l’occasion d’un colloque placé sous l’autorité morale de Jean Delay et la présidence de Éric Kandel. Il y allait de l’avenir de ces trois disciplines qu’elles apprennent à œuvrer de concert pour éviter les deux écueils qui les tentent sans cesse. L’idéalisme d’une part, le réductionnisme de l’autre. Un « inconscient » séparé de toute inscription cérébrale et de tout environnement, réhabilitant le spiritualisme, l’inconscient égalé à l’âme. Un « inconscient » réduit à l’inscription cérébrale et séparé de tout environnement, réhabilitant le matérialisme, l’inconscient égalé au corps.

Or, Freud, contrairement à la première thèse, ne sépare jamais expression et inscription cérébrale, en particulier dans Au-delà du principe de plaisir, une telle option lui paraissant fantasque. Et, contrairement à la seconde thèse, Freud n’imagine pas un seul instant l’homme à part de son environnement où il puise, tant auprès de son entourage précoce qu’auprès des usages de la société, les normes qui organisent ses capacités à partir de leur implémentation neurale.

Le dialogue se poursuivra en 2020, à l’occasion du centenaire de la publication d’Au-delà du principe de plaisir.

Comment comprendre les pulsions de vie et de mort aujourd’hui ? Comment comprendre la compulsion de répétition tant à partir de la clinique qu’à partir des plus récents modèles neuroscientifiques portant en particulier sur l’épigenèse synaptique ? Quels sont les apports des modèles neurobiologiques, des marqueurs somatiques, de la science cellulaire, au principe de répétition et au travail du négatif ?

Ce colloque propose de poursuivre sur la voie d’une « éthique du décloisonnement entre psychanalyse, psychiatrie et neurosciences », en s’adjoignant à cette occasion la neurologie et la neurobiologie, pour aborder l’intrication du plaisir et du déplaisir dans la répétition du symptôme tant à partir des modèles théoriques que des témoignages cliniques et pratiques pour voir à l’œuvre dans le travail thérapeutique la cohérence et la pertinence des modèles de manière à ouvrir des interrogations pour notre temps.

Rens. : www.psychanalyseenextension.com

Inscription 

www.psychanalyseenextension.com
Entrée : 100€ • 40€ étudiants

Plus d’information ici

Sur le blog Mediapart de Pierre Marie

Depuis cent ans, l’affirmation de Freud, fil rouge d’Au-delà du principe de plaisir, installant la compulsion de répétition, la pulsion de mort et la haine au centre de la vie humaine, reste toujours énigmatique –bien que la clinique et l’art en témoignent –, et pose les questions du pourquoi : quel processus est à l’œuvre pour que la volonté n’ait aucune prise sur elles ? et du comment : quelle est leur source, quelles sont leurs conséquences pour la conduite thérapeutique du psychanalyste comme du psychiatre ?

Cette affirmation de Freud, qui heurta aussitôt son entourage, nous froisse toujours : serions-nous habités par un Mal radical comme le suggérait déjà Kant et avant lui Augustin ? Or Freud, lui, opère avec son réalisme robusterebelle à toute hypothèse métaphysique ou théologique : il s’avère que l’expérience précoce de l’enfant avec son entourage, qui signe la singularité toujours contextualisée de ses symptômes, est implémentée dans les circuits neuraux qui lui imposent les contraintes de son organisation. Freud, explorateur du neurone, n’occulte jamais la prise du matériel psychique par le matériau biologique dans les circonstances de son avènement.

Aujourd’hui, cent ans plus tard, la neurobiologie lève le voile sur la physiologie du plaisir et l’ancrage corporel des pulsions en les reliant à l’anticipation, aux marqueurs somatiques et à l’équilibre de systèmes opposants. L’épigenèse, quant à elle, nous révèle comme le produit implémentéde notre environnement. L’articulation aux neurosciences est à même aujourd’hui d’inscrire les ressorts de l’affirmation de Freud dans le tissu neural et aucun spiritualisme (l’inconscient serait une propriété de l’âme) ou idéalisme (l’inconscient serait une propriété du langage) ne pourra en faire l’économie : ce n’est pas pour en jouir que nous répétons nos symptômes, c’est parce que nous les répétons que nous en jouissons. La répétition est première parce que sa causea été implémentée et doit être délogée pour avoir le statut de raisonsur laquelle l’interprétation aura son effet.

Célébrer le centenaire d’Au-delà du principe de plaisirsera l’occasion d’actualiser le débat entre philosophie et biologie, entre psychanalyse et neurosciences, autour des mystères du plaisir et de la pulsion de mort afin de redonner tout leur tranchant à l’expérience psychanalytique et à la pratique d’une psychiatrie psychodynamique.

 

Débat: 
Au-delà du Principe de plaisir
Date: 
14/11/2020
Lieu: 
Hôpital Necker - Rue Ecole de médecine, Paris 6éme
Langue: 
français
Réécouter le podcast: 
Durée podcast: 
2h