Débat sur les conséquences psychiques des génocides chez les descendants des exterminés - Centre de Psychanalyse Evelyne et Jean Kestemberg - 17 novembre 1990

Dialogue de Janine Altounian avec Jean Gillibert : "Les conséquences psychiques des génocides chez les descendants des exterminés, Les chemins d’Arménie" les interventions de Yeghicheyan, Bianca le Chevalier, et Pérel WilgowiczCentre de Psychanalyse Evelyne et Jean Kestemberg - 17 novembre 1990.

Ce débat a donné lieu en 1993 à un Collque à Cerisy, Des origines et des conséquences des processus d'extermination, publié en 1994 sous la forme d'un livre L'ange exterminateur, paru aux Editions de l'Université de Bruxelles, sous la direction de Jean Gillibert et Pérel Wilgowicz.

Argument du colloque :

Si l'on peut dire que nous sommes entrés dans une ère et une culture d'extermination, s'il y a bien une généalogie de la destruction, biologique, sociale et historique, il n'y a pas pour autant une irresponsable "structure" génocidaire. Les crimes perpétrés contre les juifs, les arméniens, les cambodgiens - parce que tels - relèvent de furieux principes d'inhumanité et ne peuvent se comprendre comme seuls moyens, c'est-à-dire être "justifiés". Ils appartiennent au règne des fins (le terme de "solution finale" en est l'abominable témoignage). Ce qui peut-être "compris" est la volonté d'anéantir une certaine "idée" de l'homme, un certain droit de l'homme, imprescriptible, à l'existence.

Les psychanalystes connaissent mieux maintenant les conséquences psychiques chez les descendants des exterminés. Ils ont pu cerner les anéantissements de ce qui fait vivre la mémoire. Et la mémoire est ce qui de l'homme, dans sa subsistance, ne doit s'effacer. De la naissance du nihilisme en Europe à la science polémologique de conflits déclarés insolubles, hormis l'extermination, la découverte de l'inconscient et la mise en pratique de la psychanalyse autorisent à penser que la présence psychique du monde est revivifiable. Le Centre de Psychanalyse Evelyne et Jean Kestemberg, en demandant la collaboration de juristes, de polémologues, d'historiens, d'écrivains, a voulu ouvrir un champ de réflexions multiples sur ces processus de l'extermination.

 
Débat: 
Les conséquences psychiques des génocides chez les descendants des exterminés
Date: 
17/11/1990
Lieu: 
Centre de Psychanalyse Evelyne et Jean Kestemberg - Paris
Langue: 
français