Séminaire Filiations et Transmission, séance du 7 novembre 2019 - Animé par Carine Trevisan, Professeur de Littérature, Université de Paris, U.F.R. Lettres, Arts et Cinéma.

Intervention au Séminaire Filiations et Transmission, animé par Carine Trevisan, Université de Paris Diderot, U.F.R. Lettres, Arts et Cinéma (Responsable du séminaire dans le cadre du Parcours  Littérature, histoire, société - MASTERS ARTS, LETTRES ET LANGUES, Mention LETTRES - UNIVERSITÉ PARIS DIDEROT - UFR LAC) autour des questions suivantes :

- Genèse de votre travail ? Observation, enfant, d’une famille taiseuse ? des gestes artisanaux ? Sentiment d’un passé pesant ?
- Comment vous est venue l’idée ou l'impératif de consacrer presque tous vos ouvrages à cette question ?
- Rôle qu’a joué le manuscrit de votre père ? Histoire du manuscrit découvert et traduit tardivement ? votre réaction à sa lecture ? Histoire et fonction de sa publication ? Appel à des commentateurs du texte....

- Spécificité du génocide arménien par rapport à d’autres génocides ?
- Expliquer la belle expression des « normalement vivants »
- Expliquer « mémoire transgénérationnelle » et la notion d’ »héritier » pour vous
- Question sur la traduction, sur l '»intraduisible » et rapport avec votre traduction de Freud
- Fonction du recours à la littérature (Corneille, Camus, Pachet, Ernaux, etc.) ?
- Développer la belle notion d’ « accueil »
- Le rapport avec les migrants d’aujourd’hui ? les enfants de migrants feront-ils le même travail que vous ?
- Savez-vous s’il y a en Turquie des interrogations de la part des enfants de « bourreaux » ?
- Vos propres enfants se sentent-il héritiers lointains du génocide, grâce à vos écrits ?
- Voulez-vous bien lire et commenter un passage du texte de votre père et de l’un de vos livres ?
- Qu’est-ce qu’être une Arménienne aujourd’hui ? Vous sentez-vous Arménienne ?

Séminaire Filiations et Transmission

Récits de filiation – Récits de transmission  

Séminaire M1 M2 – S1 S3 Responsable : Carine Trevisan
Mardi 17h‐19h

On étudiera l’émergence au XXe siècle d’une forme nouvelle : le récit de filiation. Différent du « roman des origines » défini par Marthe Robert dans Roman des origines, origines du roman, ce récit ne met pas en scène un personnage de bâtard ou d’enfant trouvé mais d’héritier problématique. L’interrogation, ou l’enquête, sur les figures des ascendants renouvelle ici les modes du questionnement sur soi qui sont au fondement de l’écriture de soi. À la question « qui suis‐je ? » semblent désormais se substituer d’autres questions : de qui suis‐je le fils/la fille ? Quels fantômes me visitent ? On s’interrogera sur les raisons et les enjeux littéraires de ce changement : pourquoi la fabrique de l’identité se figure‐t‐elle ici dans un certain rapport à la transmission historique et familiale ? Enfin, quel est le rôle assigné à l’écriture, à la production du récit, dans la réflexion sur les liens de filiation, dans un siècle et une société où ceux‐ci ont été mis à mal ? Partant du constat de Freud selon laquelle le sujet mène une double existence, « en tant qu’il est à lui‐ même sa propre fin, et en tant que maillon d’une chaîne à laquelle il est assujetti contre sa volonté ou du moins sans l’intervention de celle‐ci », on se propose d’examiner différentes constructions de la filiation, à partir d’études de textes littéraires – mais pas exclusivement. Renouvelant les modes et les formes de questionnement sur soi qui sont au fondement de l’écriture de soi, l’interrogation sur l’identité se figure de plus en plus fréquemment dans un certain rapport à la transmission familiale et historique. Comment expliquer le souci de ce détour par la généalogie ? Quel est le rôle assigné à l’écriture, à la production de récits, d’œuvres plastiques ou cinématographiques, de « constructions imaginaires » (Fr. Noudelman) dans la réflexion sur les liens de filiation ?  
Une bibliographie sera distribuée en cours.

Débat: 
Séminaire Filiations et Transmission
Date: 
07/11/2019
Lieu: 
Paris - Université de Paris Diderot
Langue: 
français