Séminaire Schibboleth – Actualité de Freud /Littérature et psychanalyse : la responsabilité en question - 20 avril - Institut Supérieur Européen de Gestion Paris

Schibboleth – Actualité de Freud –

LITTÉRATURE ET PSYCHANALYSE 
FICTION ET VÉRITÉ, 
ÉCRITURE ET TRAUMATISME  

Jeudi 20 avril 2017
de 20h30 à 23h00

Institut Supérieur Européen de Gestion

La responsabilité en question

Sous la direction de Michel Gad Wolkowicz Président de Schibboleth – Actualité de Freud –

de 20H30 à 23H00 Institut Supérieur Européen de Gestion 28, rue des Francs-Bourgeois, Paris (IV)

La question de la responsabilité s’impose, responsabilité de pensée et d’action, particulièrement aujourd’hui, dans la continuité des « figures de la cruauté, entre civilisation et barbarie », et du « sujet dans la transmission, et face au réel », et sera abordée, traitée d’une séance à l’autre suivant deux axes :

— « La Clinique du contemporain » — décryptant, interrogeant, analysant les symptômes des sociétés actuelles et les marqueurs culturels, au travers images, discours, événements, et les enjeux de civilisation, à la lumière trans-disciplinaire des divers champs épistémiques — psychanalyse et psychiatrie, histoire, droit et philosophie, sciences politiques, géopolitiques, et économiques, anthropologie et sciences sociales et de l’éducation, sciences fondamentales et sciences du vivant, médicales, biologiques, génétiques, littérature et arts plastiques et cinématographiques, analyse des médias, des images et des discours, des mythologies, des religions et des idéologies, …

— « L’Actualité de Freud » qui nous adosse sur l’éthique, la pensée, la méthode freudiennes, confrontées à telles questions actuelles psychopathologiques fondamentales et cliniques, ainsi les traumatismes hyper-précoces et les traumatismes catastrophiques, et à telle pensée et à tel phénomène actuel, à des problématiques civilisationnelles, porte éclairage et questions pour notre temps...

Sous la présidence de Michel Gad Wolkowicz
Professeur de Psychopathologie, Universités Paris-Sud, Tel Aviv, Glasgow ; psychanalyste, Association Psychanalytique de France ; Président de Schibboleth – Actualité de Freud – ; dir. éd. In Press : États du Symbolique; Présence de la Shoah et d’Israël dans la pensée contemporaine; Les Figures de la cruauté. Entre civilisation et barbarie ; à paraître S/s dir, éditions In Press : Le sujet face au réel, et dans la transmission ; et : Si c’était Jérusalem

et d' Éric Marty
Professeur de littérature contemporaine, Université Paris-Diderot, Membre de l’Institut Universitaire de France, Membre du Comité Scientifique et Éditorial de Schibboleth — Actualité de Freud —, éditeur des Œuvres complètes de Roland Barthes, du Journal de Gide à la Pléiade ; a contribué à La Force du nom, à Les Figures de la cruauté, entre civilisation et barbarie, à Présence de la Shoah et d’Israël dans la pensée contemporaine,coll. Schibboleth — Actualité de Freud — (In Press). Auteur de Sur Shoah, de Claude Lanzmann (Manucius), de Pourquoi le XXème siècle a-t-il pris Sade au sérieux ?, de Une querelle avec Alain Badiou, romancier, auteur de La fille, de Le cœur de la jeune chinoise (Seuil)

AVEC 

Janine Altounian
Écrivain, essayiste, auteur de : Survivance, traumatisme et transmission intergénérationnelle ; Le récit de Vahram Altounian ; Un génocide aux déserts de l’inconscient ; Mémoires du génocide arménien. Héritage traumatique et travail analytique; traductrice et coordinatrice des Œuvres complètes de Freud (PUF), dir. Jean Laplanche (Puf) ; Membre du Comité Scientifique de Schibboleth – Actualité de Freud –; a contribué à les Figures de la cruauté, entre civilisation et barbarie, coll. Schibboleth — Actualité de Freud —, (In Press) : « Écrire l’expérience traumatique fait partie intégrante de son élaboration »

Monette Vacquin
Psychanalyste, Membre du Comité Éditorial de Schibboleth — Actualité de Freud — ; Membre du Comité de bio-éthique du Collège des Bernardins. Publications S/s dir. M. G. Wolkowicz dans : Présence de la Shoah et d’Israël dans la pensée contemporaine ; Tensions et défis éthiques dans le monde contemporain ; Les Figures de la cruauté, entre civilisation et barbarie ; direction de La Responsabilité : la condition de notre humanité. Auteur de Frankenstein aujourd’hui : égarements de la science moderne, et de Grave, ma non troppo, Beethoven, dernier mouvement :  « Chimères, fictions, transferts, véhicules des vérités subjectives ».

Marie-Hélène Inglin-Routisseau
Docteur en littérature générale et comparée, chargée de cours à Paris X-Nanterre. Membre du Comité de rédaction de Schibboleth — Actualité de Freud — ; Auteur notamment de Lewis Carroll dans l’imaginaire français : la nouvelle Alice ; Des Romans pour la jeunesse ? Décryptage ; roman Autofixion, (à paraître) : « Autofiction, vérité traumatique et stratégie d’évitement ».

Hélène Merlin-Kajman
Professeur de littérature française à l’université Paris III. Auteur notamment de La Langue est- elle fasciste ? ; Lire dans la gueule du loup ; essai sur une zone à défendre, la littérature ; L’Animal ensorcelé : traumatismes, littérature, transitionnalité : « Détruire, dit-elle, de quelques aspects de la communication traumatique »

Thibault Moreau
Psychanalyste, Vice-Président de Schibboleth — Actualité de Freud — ; publications in PTAH, et S/s. dir. M. G. Wolkowicz dans : Un monde en trans — Transfert de transferts ou de l’hypocondrie du contemporain ; La psychologie de masse, aujourd’hui ; Présence de la Shoah et d’Israël dans la pensée contemporaineNom sacré / Nom maudit —; États du Symbolique ; Les figures de la cruauté, entre civilisation et barbarie : « L’écriture, le jeu et la vie. Psychanalyse et littérature, à partir du texte de Freud « Le créateur littéraire et la fantaisie »

Résumé des interventions

Janine Altounian

« Écrire l’expérience traumatique fait partie intégrante de son élaboration »

Le passage à l’écriture chez des analysants qui, dans une démarche d’énonciation publique, cherchent à traduire une expérience traumatique transgénérationnelle transmise par leurs ascendants, ne constitue pas un simple effet de leur travail dans le champ transférentiel de la cure. Ce travail d’écriture fait notamment partie intégrante de l’élaboration analytique de ces analysants/écrivants. 

Monette Vacquin

« Chimères, fictions, transferts, véhicules des vérités subjectives »
Tout est exact, dans mon livre Grave, ma non troppo, Beethoven, dernier mouvement, fruit d’une recherche scrupuleuse, sauf Liebe, qui le raconte. Liebe n’a jamais existé, elle aurait du. L’auteur d’un unique opéra, Fidelio, a désiré, sa vie durant, l’amour durable. J’ai réparé cette injustice du destin. Ne l’a-t-il pas mérité ? J’ai écrit une fiction de consolation.
Mais c’est cette fiction, et elle seule, qui m’a conduite à approcher l’homme vivant, et notamment à formuler des hypothèses sur la façon dont l’immense compositeur s’est raconté sa surdité.
Exactement comme seul le transfert conduit aux vérités subjectives.

Hélène Merlin-Kajman

« Détruire, dit-elle, de quelques aspects de la communication traumatique »

Dans le contexte littéraire de la modernité, la relation référentielle au monde est refusée, le réel renié, la narration hésitante. La littérarité d'un texte réduit à sa capacité à ne renvoyer qu'à lui-même encapsule « sur un mode spectral le réel traumatique de la seconde guerre mondiale ». Dans les  œuvres de Marguerite Duras, Robert Antelme et Dionys Mascolo  les modalités de la transmission littéraire suscitent une forme de stupeur, dont l’une des fonctions est de désoccuper le sujet. La mémoire efface tout souvenir indéfiniment,  « la mort du sujet, des personnages, du récit atteint non seulement l'histoire mais aussi l'Histoire". Condamnée à l’autotélicité, la littérature viserait en cela à ne rien transmettre.

Marie-Hélène Inglin-Routisseau

« Autofiction, vérité traumatique et stratégie d’évitement »

Jouant de l’ambigüité entre vérité et fiction, l’autofiction abolit par l'exhibition de soi la distance narrative, qui sépare le lecteur de l'auteur. Ce dispositif narratif singulier place ce genre littéraire du côté de l’impudeur, de l’aveu, du faux aveu, de la confession… et suscite une tension,  fantasmatiquement une relation perverse (sado-masochiste, voyeuriste) avec le lecteur.

En nous appuyant sur l’exemple du Philippe (1995) de Camille Laurens, nous examinerons comment l’écriture, tout en se donnant pour fin d’alléger la douleur en redonnant vie par les mots à un enfant mort, s’inscrit dans une stratégie traumato-graphique (Assoun, 1997) qui masque l’événement traumatique, comme si le réel convoqué mais désavoué, obstruait les possibilités d’effraction du trauma. 

Thibault Moreau

« L’écriture, le jeu et la vie.  — Psychanalyse et littérature, à partir du texte de Freud « Le créateur littéraire et la fantaisie ». »
Abstract : Écrire chez l’adulte peut, comme jouer chez l’enfant, être nourricier autant que délétère. Quelle place la vie, celle qui se transmet, donne-t-elle à ces gestes ?

En savoir plus sur le site de Schibboleth – Actualité de Freud

 

Débat: 
Littérature et psychanalyse : la responsabilité en question
Date: 
20/04/2017
Lieu: 
Institut Supérieur Européen de Gestion - Paris
Langue: 
français