Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci – Eine Kindheitserinnerung des Leonardo da Vinci
21 avril 2012
Fabriques de la langue
10 octobre 2012Textes co-traduits par Janine Altounian dans la collection Œuvres complètes de Freud
Liste complète sur le site de l’éditeur
Directeurs de collection
La direction scientifique des OCF.P est assumée par Jean Laplanche, normalien, médecin-psychiatre et psychanalyste, professeur émérite à l’Université Paris VII et propagandiste infatigable de l’œuvre freudienne. Il dirige également aux PUF les collections « Voix nouvelles en psychanalyse », « Bibliothèque de psychanalyse » et « Petite bibliothèque de psychanalyse » avec Jacques André.
Il est lui-même auteur d’une œuvre qui conjugue une approche rigoureuse de la pensée du maître viennois et une élaboration de nouveaux cadres théoriques pour la psychanalyse. Parmi ses nombreux ouvrages, on peut citer Nouveaux fondements pour la psychanalyse, Problématiques ou encore le Vocabulaire de la psychanalyse, qu’il co-signa avec J.-B. Pontalis.
Pierre Cotet assure la direction éditoriale. François Robert est le précieux spécialiste de la terminologie ; il enseigne d’ailleurs la traductologie. Janine Altounian, « gardienne du trésor de la langue allemande » est la « mémoire vigilante » de l’équipe : c’est elle qui veille à l’harmonisation des textes. Alain Rauzy, médecin et psychiatre, a en charge tout l’apparat critique et vérifie les — nombreuses — notes de bas de page.
Comité éditorial des OCF.P (de gauche à droite) : Michel Prigent, François Robert, Pierre Cotet, Jean Laplanche, Pierre Angoulvent, Janine Altounian, Alain Rauzy, André Bourguignon. (Photo © Baudoin Picard, PUF, 1988.)
Historique des Œuvres complètes de Freud disponible sur le site des PUF
Le projet de publication des Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse est né de la volonté de proposer pour la première fois en France l’intégralité des textes freudiens dans une nouvelle traduction, cohérente d’un volume à l’autre et totalement fidèle à la langue freudienne. La structure de pilotage fut mise en place dès 1984, autour d’André Bourguignon, Jean Laplanche et Pierre Cotet.
Interview d’André Bourguigon, psychiatre, le 9 mai 1974 à Radioscopie par Jacques Chancel
Durée de l’enregistrement : 57 mn
L’aventure éditoriale se concrétisa en 1989 par la publication du premier volume des OCF.P. Paru la même année, l’ouvrage Traduire Freud, permettait à l’équipe de traduction de poser et de rendre publiques les règles qu’elle se fixait quant à la terminologie adoptée et à l’harmonisation des textes dans le respect minutieux des originaux. Milan Kundera aura en 1995 ce beau compliment pour l’initiative : « C’est avec cette passion de l’exactitude qu’il faudrait traduire non seulement les grandes œuvres savantes, mais aussi les grands romans. »
(*) Abréviation communément utilisée pour « Œuvres complètes de Freud/Psychanalyse ».
Interview
La parution en 2003 du Volume IV des OCF.P, comportant le célèbre Interprétation du rêve, a été pour nous l’occasion de donner la parole à l’équipe de pilotage de la traduction.Rencontre avec Jean Laplanche, Pierre Cotet, François Robert, Janine Altounian et Alain Rauzy, un après-midi de décembre…
- Comment se déroule le travail de traduction des OCF.P ?
- De quelle nature sont les changements terminologiques des OCF.P ?
- Votre démarche a été très critiquée. Qu’est-ce qui vous est reproché ?
- La traduction de L’interprétation du rêve a-t-elle été différente de celle des autres volumes des OCF.P ?
- A quoi est dû le changement de titre de L’interprétation du rêve, en lieu et place de L’interprétation des rêves ? Est-ce un changement majeur ?
De quelle nature sont les principaux apports théoriques des ajouts de Freud, par rapport au texte de 1900 ?
- Après ces quatre années au contact quotidien de « L’interprétation du rêve », pouvez-vous nous dire ce que vous retenez de ce texte, quel rapport intime avez-vous eu avec lui?
Jean Laplanche : Comme je le laissais entendre, « L’interprétation du rêve » de 1900 me fascine. Bien davantage que tous les ajouts postérieurs. Ce jeune Freud est pour moi un véritable aventurier du rêve. Il ne se convertira que plus tard au symbolisme qui irrigue les ajouts. Beaucoup n’ont d’ailleurs retenu que cet aspect, tel Claude Levi-Strauss qui ne parle de psychanalyse qu’en terme de symbolisme.Pierre Cotet : Sur la forme, ce livre nous donne le meilleur et le pire de Freud, et m’a en même temps fasciné, irrité et fatigué. Des descriptions de rêves, véritables pages d’anthologie, voisinent avec des commentaires de rêve confinant parfois au charabia. Cet ouvrage, bien qu’un des premiers de la carrière de Freud, est le livre synthétique d’un grand Freud. Freud travaillera sur le rêve pendant toute sa vie, d’ailleurs son dernier écrit, juste avant sa mort, était encore consacré au rêve.
François Robert : Pour la première fois on pourra découvrir dans une simple note de bas de page, jamais traduite jusqu’alors, ce que tout lecteur français connaît depuis toujours sous le nom de « réalité psychique ». Le « réel psychique » original a ensuite laissé place en 1914 à « réalité psychique » : un changement majeur, pointe de la métapsychologie freudienne, qui ne peut apparaître que dans une note de bas de page, et laissé tel quel dans la traduction par souci de fidélité !
Janine Altounian : En travaillant sur une telle œuvre, on est enlisé par moments dans un « fatras », et subitement, on crie au génie, béat, en se demandant comment Freud a pu faire de telles découvertes et en le redécouvrant à chaque fois. Avec lui, on assiste, à travers les mots, au fonctionnement de l’inconscient.
Alain Rauzy: Pour reprendre la formule choc de Freud, qui n’apparaît d’ailleurs que dans l’édition de 1909, «L’interprétation du rêve est la via regia (la voie royale) menant à la connaissance de l’inconscient ».
Jean Laplanche : « Pour moi, « L’interprétation du rêve » marque la différence entre la psychanalyse et ce que n’est pas la psychanalyse. L’interprétation du rêve en tant que pratique analytique, faite sans formalisme excessif reste vraiment selon moi la clef d’un accès à l’inconscient. Quant à ce livre, je pense qu’il va venir comme une force de pulsion. Nous sommes attendus… »