Transmission psychique d’un trauma collectif
7 février 2022

La guerre transmise

Contribution de Janine Altounian dans l'ouvrage collectif La guerre transmise, paru chez Anamosa en janvier 2022 : "Une enfance sans école, un corps informe". Voir également son intervention au colloque du même nom organisé par Stéphane Audoin-Rouzeau en 2021 par l'Ehess.

Enquêter sur « la guerre transmise », c'est explorer un territoire immense. Celui de la guerre elle-même, bien sûr, elle que nous pouvons tenir pour la plus importante épreuve collective que puisse traverser un acteur social - au point d'ailleurs qu'elle imprime parfois sa marque jusqu'aux heures ultimes de sa propre vie. Mais c'est aussi, d'un même élan, interroger sa transmission : par les liens puissants qu'une guerre tisse avec celles qui la précèdent ; à travers la parole des témoins, les oeuvres de écrivains, des cinéastes, des artistes ; par l'École, les musées et le politique. Elle descend ainsi les filiations par le jeu des mémoires familiales, d'une génération à l'autre, puis de celle-ci aux suivantes. Elle se transmet également par les historiens, qui font de la guerre récit, et qui oublient parfois que c'est en disant la guerre qu'est née leur discipline. Elle se transmet enfin - et peut-être surtout - par le silence, ce que les spécialistes de la psyché savent mieux que les historiens. Dans cette dixième livraison de Sensibilités, ces derniers posent ensemble leur regard sur les expériences de guerre d'autrefois et les modalités de leur transmission sur la longue durée. Mais plutôt que de les scruter en parallèle, ce numéro tente surtout d'organiser une interlocution véritable entre approches disciplinaires, sans jamais perdre de vue le rapport personnel des chercheurs en sciences sociales ou des explorateurs de la psyché aux objets qu'il analyse.
Avec : Janine Altounian, Stéphane Audoin-Rouzeau, Jeanne Bernard, Julien Blanc, Françoise Davoine, Hélène Dumas, Pierre Judet de La Combe, Rithy Panh, Jean Rouaud, Karine Rouquet, Henry Rousso, Emmanuel Saint-Fuscien, Olivier Saint-Hilaire, Nicolas Werth.
5 juin 2020

Dans le dehors du monde – Exils d’écrivains et d’artistes au XXe siècle

L'exilé est celui qu'un souverain ou un régime a expulsé de sa patrie sans espoir de retour, ou en le condamnant à l'incertitude du retour. La première émigration russe et l'exil allemand sous Hitler ont porté un coup fatal à l'autorité dont était investie, depuis l'Antiquité, cette figure malheureuse, mais prestigieuse, du conflit entre individu et pouvoir. Quant à la perte de la patrie, elle s'est à la fois élargie jusqu'à devenir une structure de la personnalité - l'« exil intérieur » - et, en sens inverse, affaiblie : de nouvelles formes d'expulsion et d'arrachement sont apparues (persécutions entraînant des demandes d'asile, déportations, génocides), qui rendent la crainte d'une mort inhumaine plus douloureuse que le regret de la patrie.
Ce livre paru en 2010 aux Presses de la Sorbonne Nouvelle, sous la direction de Jean-Pierre Morel, Wolfgang Asholt, Georges-Arthur Goldschmidt, explore ces évolutions en partant de l'exil d'écrivains et d'artistes de nombreux pays, de Nabokov ou Brecht à Gao Xinjiang et Amin Maalouf. Sans que leur sort soit disjoint de celui de millions de gens ordinaires, leurs ouvres esquissent, au-delà des idéologies progressistes ou restauratrices, un autre « paysage du possible ».

Contribution de Janine Altounian : « L’écriture d’un  exilé  comme  seule  voie de retour à un monde assassiné » in Dans le dehors du monde. Exils d’écrivains et d’artistes au XX° siècle, Textes recueillis  par Jean-Pierre Morel, Wolfgang Asholt, Georges-Arthur Goldschmidt et publiés aux Presses Sorbonne nouvelle, 2010, (Acte du colloque de Cerisy, 14-21 août 2006).


Programme du Collège International de Philosophie (CIPh), PARIS | 2010-2016

L'ouvrage est la publication des Actes du colloque de Cerisy qui s'est tenu du 14 au 26 août 2006.

9 mai 2019

Colloque sur le traumatisme – 10 et 11 mai à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth

Les étudiants en deuxième année de Master du Département de psychologie de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) organisent un Colloque sur le traumatisme le 10 et 11 mai sur le Campus des sciences humaines.

Comité d’organisation : Christy Abdul Sater, Maria Antar, Jennifer Hélou, Mira Hijazi, Missua Missi, Carina Rizk, Maria Salameh, Maria Aoun 
Comité scientifique : Rita Azar, Stéphanie Baroud, Sara Chamoun, Myriam Rahmé, Christelle Ziadé

Programme









 

23 juillet 2017

Ein Gastbeitrag von Janine Altounian : An die Stätten des Verbrechens zurückkehren, um das Trauma der Auslöschung zu durchleben


Die Eltern von Janine Altounian haben den Völkermord an den Armeniern überlebt. 2013 kehrte die Essayistin zum ersten Mal in die türkische Heimat ihrer Eltern zurück. Eine Erzählung. 

Der Gastbeitrag ist eine abgekürzte, redaktionell leicht bearbeitete Fassung der Rede, die Janine Alotunian am 21. Mai 2017 im schweizerischen Winterthur bei dem Seminar „Transgenerationelle Weitergabe von postgenozidialen Traumata: Der Armenische Fall“ halten wird



 

23 juillet 2017

Traumatismes, environnement et sociétés : quels après-coups ? : Journées scientifiques du 22 au 24 juin 2017 de l’URFT de St Denis et de l’association TRAMES PSY

En partenariat avec le Centre de Recherche Psychanalyse Médecine et Société de l’Université Denis Diderot- Paris 7 et le Laboratoire PCPP Psychologie clinique, Psychopathologie, et Psychanalyse de l’Université Paris 5 , l'URFT (Unité de Recherche et de Formation sur le Traumatisme) du Centre hospitalier de Saint-Denis et ’association TRAMES PSY organisent trois journées à la Bourse du travail de Saint-Denis sur : " Traumatismes, environnement et sociétés : quels après-coups ?".

Après les attentats du 13 novembre et l’opération du Raid sur l’appartement d’un immeuble de Saint-Denis, nous en sommes à considérer les après-coups. Ces journées nous amèneront à explorer diverses questions : quels sont les effets des consultations d’urgence ? Mises en place sur site et ailleurs ? Quels suivis des victimes ? Du traitement de la question par les médias, les politiques, les spécialistes ? Quels effets sur les professionnels ? 

La question du traumatisme extrême, dans ses diverses figures, amène par ailleurs à se demander comment l’environnement peut-il avoir un effet (protecteur, aggravant...) sur une souffrance qui relève aussi de la petite histoire, celle du sujet... Quel impact de la «grande Histoire» sur la petite histoire, celle de l’homme, la femme, l’enfant dit «victime». L’environnement dans ses dimensions plurielles - les proches, le social dans ses différentes dimensions et le politique – peut-il favoriser l’intégration et la symbolisation de l’effraction traumatique ou en grêver les possibilités ?