Guerres mondiales, totalitarismes, génocides. La psychanalyse face aux situations extrêmes
Avec la contribution de Janine Altounian : « Guerres et génocides : héritages contemporains, Hériter de ceux qui n’auront été à tout jamais que des survivants », p.35 à 48.
Feuilleter l'ouvrage : liste des auteurs (p.5) et sommaire (p.9).
Ainsi les échos des traumatismes de la Shoah ou du génocide arménien parviennent-ils jusqu'à nos divans actuels après plusieurs générations, tout comme ceux des patients ayant subi des tortures, notamment en Amérique latine. Les analystes ont dû parfois travailler sous les bombes comme dans la guerre du Liban, ou participer à un travail de groupe auprès de personnes déplacées pour raisons de guerre. Dans les sociétés totalitaires comme les ex-pays communistes, la pratique de la psychanalyse a été contrainte à la clandestinité, un espace analytique devant être reconstruit après la chute de ces régimes.
Si à l'origine la psychanalyse s'est appuyée sur la sexualité infantile et la cure analytique sur l'élaboration des traumas infantiles, à partir du début des années 1920 leur champ s'est élargi. En effet avec « Au-delà du principe de plaisir » Freud a enrichi sa théorie avec la pathologie des traumatismes de guerre.
La psychanalyse moderne s'intéresse à la réalité de ces traumatismes psychiques, leur nature extrême, leur violence, ainsi que leur caractère collectif, d'où l'attention portée dans les travaux rassemblés dans cet ouvrage aux développements théoriques concernant les relations que le sujet entretient avec le groupe.