Comment de nos jours rester freudiens dans notre réflexion sur les maux de la civilisation ? Seule aujourd’hui une écriture reliée à celle de Freud – mais sous quelle forme ? – nous permettrait-elle de questionner le système de pensées, étayé sur le langage de l’histoire, qui conditionne notre penser ? Et d’interroger dans le même mouvement ce qui dans l’état actuel de la culture, et donc de la psychanalyse, nous empêche de penser ?Mais alors qu’en est-il lorsque l’écriture prend le malaise pour motif ? Comment le malaise dans la culture est-il articulé au malaise dans la cure ? Et en quoi cela viendrait-il spécifier l’écriture de l’analyste, par rapport à celle de l’écrivain ?
Des psychanalystes sont ainsi conviés à partager les questions de l’écriture quand celles-ci sont envisagées sous l’angle du travail de culture – comme possible transformation de la destructivité et de l’autodestructivité – et de ses empêchements.
Différentes figures du malaise contemporain sont ainsi abordées, notamment : dans l’identité (du sexe au genre), dans l’emprise du virtuel sur l’intime, la parole et les liens, dans la formation psychanalytique, dans le transfert et son écriture…
La psychanalyse est née avec l’écriture de Freud. Comment s’écrit la psychanalyse et comment comprendre son rapport électif à l’écriture? Cette double question est donc originelle et après Freud, non seulement les psychanalystes écrivent mais ils mettent en œuvre un point de vue spécifique sur l’écriture – comme acte, comme trace et comme représentation. Ce point de vue n’est pas séparable du déploiement historique de la psychanalyse, dans son dialogue avec la littérature et les sciences humaines.
Depuis les années soixante, le Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle a joué un rôle central dans ce dialogue. Les textes ici réunis en témoignent, en montrant les différentes facettes des implications psychanalytiques de l’écriture, à travers l’expérience de psychanalystes, mais aussi d’écrivains et de traducteurs. Cet ouvrage fait suite au Colloque de Cerisy " L'écriture du psychanalyste" qui s'est tenu du 4 au 9 juillet 2016.
Contribution de Janine ALTOUNIAN : "Quand écrire, traduire l’expérience traumatique fait partie intégrante de son élaboration".
Enquêter sur « la guerre transmise », c'est explorer un territoire immense. Celui de la guerre elle-même, bien sûr, elle que nous pouvons tenir pour la plus importante épreuve collective que puisse traverser un acteur social - au point d'ailleurs qu'elle imprime parfois sa marque jusqu'aux heures ultimes de sa propre vie. Mais c'est aussi, d'un même élan, interroger sa transmission : par les liens puissants qu'une guerre tisse avec celles qui la précèdent ; à travers la parole des témoins, les oeuvres de écrivains, des cinéastes, des artistes ; par l'École, les musées et le politique. Elle descend ainsi les filiations par le jeu des mémoires familiales, d'une génération à l'autre, puis de celle-ci aux suivantes. Elle se transmet également par les historiens, qui font de la guerre récit, et qui oublient parfois que c'est en disant la guerre qu'est née leur discipline. Elle se transmet enfin - et peut-être surtout - par le silence, ce que les spécialistes de la psyché savent mieux que les historiens.
Dans cette dixième livraison de Sensibilités, ces derniers posent ensemble leur regard sur les expériences de guerre d'autrefois et les modalités de leur transmission sur la longue durée. Mais plutôt que de les scruter en parallèle, ce numéro tente surtout d'organiser une interlocution véritable entre approches disciplinaires, sans jamais perdre de vue le rapport personnel des chercheurs en sciences sociales ou des explorateurs de la psyché aux objets qu'il analyse.
Avec : Janine Altounian, Stéphane Audoin-Rouzeau, Jeanne Bernard, Julien Blanc, Françoise Davoine, Hélène Dumas, Pierre Judet de La Combe, Rithy Panh, Jean Rouaud, Karine Rouquet, Henry Rousso, Emmanuel Saint-Fuscien, Olivier Saint-Hilaire, Nicolas Werth.
Dieses Buch entreißt den „Prototyp der Genozide des 20. Jahrhunderts“ dem Vergessen, indem Enkel und Ur-Enkel der Opfer hier auf atemberaubende Weise die nie auszulöschenden Erinnerungen zu erzählen wagen. Es ist kein einfaches Buch. Grausames kann nicht einfach erzählt werden. Aber gerade darum ist es großartig, mutig und ermutigend zugleich, weil es wagt, das Unmögliche beim Namen zu nennen – und damit Hoffnung auf Freiheit eröffnet. Das Buch ist eine unüberhörbare Mahnung zum Frieden und gehört unbedingt in Schule, Universität und Erwachsenenbildung.
Arno Lohmann, ehem. Leiter der Evangelischen Stadtakademie Bochum, in dieser Zeit mitverantwortlich für die Programmreihe deutsch-armenischer Kulturveranstaltungen
Krikor Beledian est un auteur majeur de la littérature contemporaine, écrivant en arménien occidental et vivant en France (maître de conférences à l'Inalco jusqu'en 2012). Ce volume paru aux Pressses de l'INALCO en février 2021 sous la direction de Anaïd Donabédian, Siranush Dvoyan et Victoria Khurshudyan, est le premier volume scientifique international consacré à son oeuvre. Il fait suite au colloque international qui s'est tenu à l'Inalco en septembre 2015. Revoir le Colloque et son programme.
Avec les contributions de Catherine Coquio, Valentina Calzolari, Janine Altounian, Hakob Gulludjian, Siranush Dvoyian, Mgr. Norvan Zakarian, Sonia Bekmezian, Nathalie Karamanoukian, Jennifer Manoukian, Anahide Ter Minassian, Nanor Kebranian, Marc Nichanian, Raffi Ajemian, et Haroutiun Kurkjian.
Janine Altounian : « Ma rencontre avec Krikor Beledian, détenteur et traducteur d’une culture perdue. » Vidéo à revoir.
Descrizione Con "Al di là del principio di piacere" Freud mette in questione, ripensandoli in un nuovo contesto, concetti e principi su cui aveva fondato l'edificio della teoria, consapevole degli effetti potenzialmente dirompenti dell'introduzione della nozione di pulsione di morte. Nell'andamento stesso della scrittura del testo si coglie tutta la difficoltà di Freud di rendere conto del suo gesto di rottura, di un momento forse tra i più travagliati del suo pensiero. Dalla "svolta degli anni '20" è germinata una messe di contributi ad opera di quegli analisti che vi si sono cimentati con particolare impegno. I loro nomi ricorrono nei lavori di questo e del precedente numero di Notes.
Contributo di Janine Altounian : « In Al di là del principio di piacere il Freud ricercatore poteva forse teorizzare la pulsione di morte solo grazie al Freud scrittore »
" Dans L’au- delà du principe de plaisir le chercheur Freud ne pouvait peut-être théoriser la « pulsion de mort » que grâce à l’écrivain Freud".
Dirigé par Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, professeure des universités en anthropologie de l’Inde à l’Inalco, et chercheuse à l’UMR 245 CESSMA et psychologue à l'hôpital Avicenne (Bobigny), ce livre, publié aux éditions Hermann en décembre 2020, apporte une lecture inédite des récits de violence, en proposant un parallèle entre les violences génocidaires et les exils contemporains dans une perspective résolument pluridisciplinaire. Face au désastre, peut-il y avoir un récit ? Au sortir du camp de Buchenwald, à l’heure des dizaines de milliers de morts en Méditerranée, que dire, que traduire, que transmettre ? Le récit peut-il prendre forme lorsqu’il s’agit d’attester du mal et de la cruauté, dont la conflagration mine l’écrit ?
La violence empêche le récit lorsque les mots manquent radicalement pour dire l’expérience génocidaire ou exilique. Elle l’abîme, tant sa transmission et son écoute sont hypothéquées par le déni et le silence de la société qui le recueille. À travers l’étude de plusieurs formes de récits – chroniques de ghetto, récits de guerre ou poèmes et fictions – émerge l’inconscient de l’Histoire qui ne cesse de traduire les expériences de domination et de persécution de populations marginalisées. Comment décentrer la violence pour rendre le récit audible ? Les dispositifs d’écoute, d’interprétariat et de transmission se renouvellent.
Avec la contribution de Janine Altounian : « Une impossibilité d’histoire en attente d’un possible récit »
Colloque de Cerisy, Psychanalyse et culture - L’œuvre de Nathalie Zaltzman, publié aux éditions Ithaque en 2020, sous la direction de Jean-François Chiantaretto & Georges Gaillard, avec les contributions de J. Altounian, G. Barbieri, G. Brisac, J.-F. Chiantaretto, A. Cohen de Lara, E. Corin, B. De Rosa, N. Durr, C. Ferrié, G. Gaillard, J.-M. Hirt, M.-F. Laval Hygonenq, I. Lasvergnas, A. Lecoq, G. Levy, C. Matha, R. Minjard, M. Moreau-Ricaud, J.-P. Pinel, E. Tysebaert, M. Vacquin, F. Villa.
Avec les catastrophes génocidaires et leur projet de négation de l’appartenance humaine, dont la Shoah constitue la figure paradigmatique, le XXe siècle aura marqué une rupture au cœur même de l’idée de culture. C’est en se confrontant à cette violence que Nathalie Zaltman initie, à partir de sa pratique clinique, un véritable renouvellement de la psychanalyse. Revenant sur la théorie freudienne des pulsions de mort pour l’enrichir du concept de « pulsion anarchiste » (1979), elle dessine une approche novatrice de la négativité, au-delà de l’autodestructivité narcissique de type mélancolique ou de la haine narcissique de la culture suscitée par l’exigence collective de sacrifices pulsionnels. Dans cette perspective, la culture apparaît irrémédiablement traversée par une lutte entre la transformation (partielle) de la destructivité et la régression destructrice qui fait fondre dans la notion de « masse» l’individuel et le collectif. Dans ces temps troublés qui sont les nôtres, venant questionner de manière inédite la psychanalyse, on comprendra l’apport décisif de Nathalie Zaltzman : sa reformulation de l’approche psychanalytique de la culture en tant qu’elle modifie fondamentalement notre manière de penser tout à la fois la place de la psychanalyse dans la culture, et la place de la culture dans la psychanalyse. En revisitant le travail de la cure, les processus de la culture, les figures de l’exclusion et du mal, les différentes contributions réunies dans ce volume témoignent de l’importance et de l’actualité de son œuvre, internationalement reconnue.
Exposition jusqu'au 31 décembre à LA FABULOSERIE PARIS - du mercredi au samedi 14h - 19h au 52 rue Jacob 75006 - 01 42 60 84 23 - fabuloserie.paris@gmail.com
Cette exposition, à l'initiative de ses enfants, Solange, Jacques, Aïda et Ani, nous touche particulièrement, Aïda ayant exposé ses peintures à l'Atelier Jacob en 1975, elle est d'ailleurs toujours présente à La Fabuloserie. Un petit livret de 44 pages, agrémenté de textes d'amis de la famille, et un fac-similé d'un cahier de dessin complètent cette présentation de l'oeuvre éclatante de Chouchan.
La délicatesse de l’art brut par Patrick Bouchain
L’art commence là où les notions de beau et de laid, de savant ou de populaire ont perdu leur sens. Chouchan commence à peindre à 70 ans pour chasser l’ennui et pour son seul plaisir ; peindre joyeusement non pour oublier la vie passée et ses tourments, mais peut-être pour regarder sa vie avec force, contribuer à la joie de vivre. Revenir à cette joie enfantine qui lui a été volée. Il fallait ce temps et cet âge pour que ce don caché apparaisse, rattrape le temps détruit. L’art est nécessaire à la vie, il fallait à Chouchan peindre pour parler du drame de son enfance, assister au massacre de son père avec les hommes du village, survivre au génocide, quitter son pays avec ses quatre sœurs, sa mère et sa grand-mère. Pourquoi ? Cette question sans réponse peut-elle trouver un chemin permettant de vivre ce destin tragique ? Peindre éveille sa vaillance, stimule le courage de dire les choses simplement. Faire de la peinture pour son seul usage, sans prendre égard à ce qu’elle soit ou non susceptible d’être approuvée par quiconque. Faire de la peinture sans aucune visée de se placer dans l’orbite culturelle, sans penser à la valeur marchande de son travail. Retrouver le bon vieux temps de la création, celle qui ne se pose pas la question d’être ou de ne pas être de l’art. Ce n’est pas un art modeste mais une création. C’est en s’exerçant à peindre librement des choses en très grand nombre, des travaux intuitifs, très rapides, en s’éloignant de toutes normes culturelles, que les peintures de Chouchan ne sont pas l’expression de ce qu’elle est mais une projection imaginaire de son être. Ce travail peut se présenter comme un ouvrage bien simple et sommaire que chacun aurait pu faire, pourtant il est doué d’un pouvoir précieux qui est d’éclairer celui qui le regarde, sur des choses qui lui étaient inconnues. Ce travail s’adresse d’abord à ses enfants.
Avec une contribution de Janine Altounian : "D'où surgit l'époustouflante vitalité de Couchan ?"
Comment la tendresse peut-elle se faire vecteur de transformation dans la cure ?
Face au traumatisme extrême, le clinicien est pleinement engagé pour transformer la détresse du patient. Au-delà de la bienveillance et de l’empathie, il est une autre dimension féconde pour la cure : celle de tendresse.
Courant tendre, désir d’attachement, pulsion d’attachement, pulsion sexuelle inhibée quant au but, ou bien tendresse issue d’autres transformations… à travers la clinique de traumatismes précoces, cumulatifs, récents, ou la maladie grave, chez l’enfant, l’adolescent, l’adulte cet ouvrage analyse la tendresse comme vecteur de transformation. Une notion clé qui questionne le thérapeute sur le transfert, le contre-transfert et sur sa pratique dans la clinique du traumatisme.