L'Histoire trouée. Négation et témoignage
Issu de l’important colloque tenu à la Sorbonne en septembre 2002, L’Histoire trouée propose une réflexion collective sur la mémoire, la connaissance et la visibilité des catastrophes historiques, génocides et crimes contre l’humanité. Universitaires-chercheurs, artistes (littérature, cinéma, photographie), juristes et cliniciens se sont associés dans ce livre pour visiter le couple maudit négation-témoignage, dans une approche résolument humaniste et plurielle qui envisage ces catastrophes à l’échelle du monde (Europe bien sûr, mais aussi Rwanda, Afrique, Cambodge, Argentine, Maghreb, Kurdistan, Arménie, Amériques, etc.). La variété des lieux d’histoire mobilisés par la quarantaine d’auteurs fait ainsi écho à la diversité du questionnement, à l’ampleur de la réflexion : Sommes nous entrés dans une ère de la négation ? Comment disparaît-on de l’histoire ? Qu’est-ce qui rend impensable le crime ? Quels sont les agents institués ou non de la négation, leurs modalités d’action ? De quoi et comment peut-on se faire le témoin ? Quelle est la place de la fiction et de l’imaginaire dans le témoignage ? Quelles sont les temporalités propres à toutes ces questions ?
Cet ouvrage de référence est dirigé par Catherine Coquio, maître de conférences à Paris IV et présidente de l’Association internationale de recherche sur les crimes contre l’humanité et les génocides (elle avait précédemment dirigé Parler des camps chez Denoël). Le livre regroupe une quarantaine d’auteurs français et étrangers spécialistes de ces questions, notamment Véronique Nahoum-Grappe, Enzo Traverso, Albert Herszkowicz, Janine Altounian, Henriette Asséo, Saleh Abdel Jawad, Jean-Louis Panné, François-Xavier Vershave, Louis Bagilishya,Yves Ternon ou encore Boubacar Boris Diop…
La contribution de Janine Altounian à cet ouvrage figure dans la IIIè partie du 1er chapitre "Formes et fonctions sociales du déni" : Emprise et démantèlement du déni. L'importance des délimitations dehors/dedans.