Intervention à Lyon le 22 Septembre 2007 au séminaire « Psychanalyse et politique » du Quatrième groupe organisé par Jean Peuch-Lestrade

L'organisation psychanalytique de langue française, Le quatrième groupe, invite Janine Altounian le 22 septembre 2007 à Lyon dans le cadre du séminaire "Psychanalyse et Politique" animé par Jean Peuch- Lestrade.

Si Freud s’est beaucoup intéressé au religieux pour penser la fonction du collectif, son intérêt pour la question politique se résume, dans ses écrits, à son essai sur le président Wilson, qui ne fait pas partie de ses œuvres majeures. Je voudrais dans ce groupe de travail explorer comment une référence explicite à la politique (qui n’est pas réductible au groupal), peut amener un autre point de vue sur la question des rapports de l’analytique avec l’institutionnel dans ses différentes occurrences : de la cure analytique en passant par les établissements de soins, jusqu’aux institutions psychanalytiques qui nous réunissent et nous divisent entre psychanalystes
Cette année, nous avons travaillé en particulier à partir du dernier livre de Janine Altounian : L'intraduisible. Nous présenterons nos travaux à son sujet lors d'une demi-journée de travail à Lyon le 22 Septembre 2007.

 

Argument 

Toute l'année, dans le cadre de notre groupe de travail Psychanalyse et Politique, nous avons ensemble lu, commenté, critiqué le dernier livre de Janine Altounian, L'intraduisible qui témoigne de la manière dont l'écriture, dans une démarche de traduction et de conceptualisation, a rendu possible pour elle l'élaboration du génocide des Arméniens qui a touché ses aïeux.

Mais nous nous sommes aussi affrontés, dans des débats le plus souvent passionnés, sur les questions fondamentales que l'ouvrage ouvre pour les psychanalystes et la théorie de la psychanalyse quant à la manière dont peuvent être pris en compte des faits de société comme les grands traumatismes de l'Histoire contemporaine. En quoi seraient-ils spécifiques par rapport aux traumatismes "ordinaires" de la vie des familles ? Que faire quand le psychanalyste se trouve aux prises dans son écoute avec des phénomènes de résonance entre sa propre histoire, celle de son analysant et la grande Histoire ? Peut-on en témoigner et auprès de qui ? N'est-il pas préférable de le taire ? Comment et pourquoi, autour de ce travail de mise en mots de l'indicible, la psychanalyse rencontre-t-elle le champ des institutions de la République, celui de la prise de parole publique que permet la démocratie ?

Ecrire, nous dit Janine Altounian, a été pour elle une issue possible ; "sa démarche créative", peut-elle être comparée à d'autres ? Nous avons pensé à une œuvre d'art, Guernica en particulier. Enfin, cette clinique ne devrait-elle pas nous amener à repenser notre théorie de l'identification, qui privilégie un modèle familial et vertical, du côté d'une possible ou impossible identification en tant qu'humain ?

Toutes ces questions ont amené certains d’entre nous à écrire des textes qui ont été mis en débat avec Janine Altounian lors d’une après-midi de travail à Lyon le 22 septembre 2007. Les débats ont été fructueux y compris avec la salle. Les textes ici présentés sont la reprise de ces interventions ainsi qu’une reprise de ses réponses par Janine Altounian

Table des matières

Télécharger les textes au format pdf

François ROYER : Destins d'un intraduisible, p.3

Eric JULLIAND : Fluctuat Nec Mergitur, p.7

Christophe MATHA : Le pari de la faille, p.10

Marie AGUERA : Passer des décombres à la pensée, p.13

Gilbert RÉMOND : L’écriture du décollement, p.16 

Régine CHAREYRE : Désidentification humaine au XXIe siècle,p.23

Jean PEUCH-LESTRADE : L'intrahissable, p.30 

Janine ALTOUNIAN : Reprise du dialogue avec les discutants, p.37

Débat: 
Psychanalyse et Politique - Avec Janine Altounian autour de son livre : L'intraduisible
Date: 
22/09/2007
Lieu: 
Lyon
Langue: 
français