Colloque organisé par : Houria Abdelouahed, MCF, HDR, Université de Paris; Christina Alexopoulos – de Girard, ATER, Université d’Angers; Frosa Pejoska-Bouchereau, PU, Inalco, PLIDAM et Thomas Szende, PU, Inalco, PLIDAM.
Argumentaire
Comment penser les différentes pratiques de la traduction en référence à la question migratoire ?
Le travail de traduction implique toujours une transformation à partir de différentes modalités d’encodage de l’information, de diverses pratiques d’organisation signifiante des objets du monde et de mise en expression sémiotique du dire. Intervenir auprès d’un public de personnes migrantes, confrontées à une problématique d’exil contraint, c’est se confronter à la question des possibilités de mise en récit d’une réalité marquée par la violence, la terreur, la mort et la fuite en avant.
Dès lors, traduire auprès de ces personnes n’est pas seulement trouver les mots, la gestuelle corporelle, les équivalents culturels. Il s’agit aussi de pouvoir rendre compte de la complexité d’expériences relevant de l’indicible, de la béance ou du silence accompagnant l’effraction traumatique. L’ouragan des violences à répétition et la massivité des actes ayant destitué le verbe, le traducteur tentera de découvrir les traces à peine décelables de la sidération dans le discours pour les traduire en mots et appréhender les vécus sensorimoteurs.
Politiques migratoires et enjeux cliniques de la traduction
Inalco, 65 rue des Grands moulins 75013 Paris