Janine Altounian (essayiste, traductrice), dialogue autour de son oeuvre et son dernier livre, De la cure à l’écriture. L’élaboration d’un héritage traumatique, Paris, PUF (parution mai 2012)
Olivier Abel (philosophe, Faculté Protestante, Fonds Ricoeur), Accueil et modération
Françoise Davoine et Jean-Max Gaudillière (psychanalystes, Ehess), « La revanche de l'histoire »
Même s’il a subi, au gré des avancées, d’importants remaniements, le concept de trauma, ou de traumatisme, a toujours été central au sein de l’appareil théorique de la psychanalyse. Ces dernières années, il survient de plus en plus hors du champ clinique, dans les tentatives de transmettre l’expérience des survivants, des rescapés, ainsi que des victimes indirectes des expériences génocidaires du 20è siècle, qui n’ont pas vécu l’événement traumatique, mais ont été terrassées par la massivité de la perte (comme les enfants de survivants). Accepté par les sciences sociales, le concept de trauma nourrit également de nombreux textes littéraires ainsi que des oeuvres d’art. Sans doute, est-on devenu plus sensible à la manière dont certains événements historiques perturbent gravement les capacités de symbolisation des individus, attaquant leur capacité de pensée.