Journée d'étude du 29 novembre 2014 sur " Mémoire diasporique et co-création socioculturelle‏ : rester soi en devenant autre" organisée par le Centre National de la Mémoire Arménienne

En partenariat avec la Fondation Napoléon et Léa Bullukian, le CNMA, le Centre National de la Mémoire Arménienne de Décines organise le samedi 29 novembre une journée d'étude : Mémoire diasporique et co-création socioculturelle : « rester soi en devenant autre »Dans le cadre de cette réflexion sur la dynamique d’une communauté pluri-identitaire en devenir permanent proposée par Jules Mardirossian avec le concours de Jean-Claude Métraux, Janine Altounian interviendra sur la dimension politique du "rester soi en devenant autre".

Programme de la journée :

10 h –  1ère intervention : Janine Altounian.

Dimension politique du «rester soi en devenant autre»

Après un génocide qui, au delà de l’assassinat des personnes, détruit le tissu des liens et des représentations qui constituent une société et sa culture, il faut que leurs survivants et surtout leurs descendants puissent d’abord s’identifier à la culture et aux modes d’expression du pays d’accueil pour, à partir de là, parvenir à affirmer leur héritage et leur histoire. Autrement dit, le déni de l’État turc ne peut être combattu frontalement mais par l’affirmation de son identité au sein de l’espace politico-culturel du pays tiers. Pour «rester soi» et acquérir de la visibilité dans le monde, il faut «devenir autre» c’est à dire se construire avec des identifications mixtes afin de se rendre visible dans le monde de la transplantation. Rester soi en devenant autre est en fait une stratégie politique.

JANINE ALTOUNIAN essayiste, co-traductrice de Freud et responsable de l’harmonisation dans l’équipe éditoriale des OEuvres Complètes de Freud aux PUF.
Née à Paris de parents arméniens rescapés du génocide, elle travaille sur la « traduction » de ce qui se transmet d’un trauma collectif aux héritiers des survivants. Elle a publié de nombreux articles sur la langue de Freud, la transmission traumatique et notamment les deux ouvrages suivants : « Ouvrez-moi seulement les chemins d’Arménie / Un génocide aux déserts de l’inconscient », Les Belles Lettres/ Confluents psychanalytiques, 1990, 2003, et « De la cure
à l’écriture / L’élaboration d’un héritage traumatique », PUF, 2012.

11 h – 2ème intervention : Joseph Yacoub.

L’interculturalité entre cultures d’origine et d’accueil

Nous vivons dans un monde qui connaît des transformations majeures, voire des mutations profondes. Parmi elles, nous retenons la diversité culturelle et l’exigence de l’enrichissement mutuel. Comment donc se pose la question de l’échange interculturel en diaspora entre les sociétés d’accueil et les pays d’origine ? Nous prendrons comme exemple, pour illustrer notre propos, la communauté assyro-chaldéenne de France.

JOSEPH YACOUB , professeur honoraire (science politique) de l’Université catholique de Lyon. Ancien titulaire de la Chaire UNESCO «Mémoire, cultures et interculturalité» de la même université. Spécialiste des minorités dans le monde et des chrétiens d’Orient. Derniers ouvrages parus : « L’Humanisme réinventé », éd. du Cerf, Paris, 2012.  « Qui s’en souviendra 1915 : Le génocide assyro-chaldéen-syriaque », éditions du Cerf, Paris, novembre 2014.

12 h – 13 h45  – Repas au Restaurant du CNMA

14h – 3ème intervention Jean-Claude Métraux.

Croisement d’appartenances, citoyenneté et co-création socioculturelle

La (les) communauté(s) arménienne(s) française(s), ai-je eu l’occasion de dire à Décines, constitue(nt) un exemple d’intégration créatrice sur la longue durée, d’un «rester soi en devenant autre». Certes doivent-elles régulièrement relever de nouveaux défis, mais elles y sont jusqu’ici, du moins me semble-t-il, parvenues. Quelles leçons pouvons-nous en tirer pour l’accueil de communautés diasporiques plus récentes? Ou, dit autrement, quels sont les apports des communautés arméniennes à la société multiculturelle française, à la création socioculturelle de l’Hexagone ? Et quels pourraient être alors les contre-dons des communautés autochtones ?

JEAN-CLAUDE MÉTRAUX , psychiatre d’enfants et d’adolescents, d’origine suisse, chargé de cours à l’Université de Lausanne, auteur de «Deuils collectifs et création sociale»  éditions La Dispute, 2004 et «La migration comme métaphore», éditions La Dispute, 2013.

15h – Synthèse de la journée et perspectives avec les trois intervenants

Tarif public : 5€ / adhérent : gratuit.
Inscription conseillée à la journée d’études et pour le déjeuner (Menu unique : 18 € Réservation conseillée avant le 21 novembre 2014  Tél. 04 72 05 13 13 ou contact@cnma.fr)




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Durée : 16 mn

 

Débat: 
Mémoire diasporique et co-création socioculturelle‏ : rester soi en devenant autre
Date: 
29/11/2014
Lieu: 
Centre National de la Mémoire Arménienne Décines
Langue: 
français
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Durée podcast: 
40 mn
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