Inauguration de l'entrée du "Journal de déportation de Vahram Altounian" au Département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France - 30 septembre 2022


La Bibliothèque nationale de France inaugure le 30 septembre 2022, en présence de Janine Altounian, l’entrée du Journal de déportation de Vahram Altounian (BnF, MSS, Arménien 350) dans les collections de la BnF au Département des Manuscrits de Richelieu, avec la participation de Krikor Beledian, chercheur et écrivain de langue arménienne, poète et romancier, maître de conférences émérite à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO), et Raymond H. Kévorkian, historien et directeur de recherche honoraire à l'université Paris 8, spécialiste de l’étude des violences de masse, membre de l’Académie nationale des Sciences d’Arménie et Président de la Fondation Musée-Institut du génocide des Arméniens à Erevan.

Interventions :

- Ouverture de la rencontre par Laurent Héricher1, conservateur général, chef du service des manuscrits orientaux et chargé des manuscrits hébreux au département Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France

- Destins du manuscrit de son père par Janine Altounian (Voir la retransmission dans la colonne de droite à partir de 4 mn jusqu'à 24 mn)

- « Langue du bourreau et écoute de la victime » par Krikor Beledian

- « Le statut du témoignage » par Raymond H. Kévorkian                        

Légende : Le génocide des Arméniens (1915 - 1916) - Carte des déportations, des massacres et des camps de concentration ©Raymond Kévorkian (cliquer sur la carte pour l'agrandir).

Compte-rendu par le Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah : Vahram Altounian, à la BNF remise du carnet-témoignage d’un rescapé du génocide arménien

Des premières lettres aux Temps modernes ... 

Pour accompagner la captation vidéo de la rencontre, vous pourrez lire avec les compléments à l'intervention de Janine Altounian la lettre qu'elle adresse en juin 1975 à Simone de Beauvoir, figure de proue du féminisme d'après-guerre et co-fondatrice de la revue Les Temps Modernes avec Jean-Paul Sartre en 1945. L'intérêt de l'intellectuelle française pour l'article qu'elle lui soumet alors, se traduit par la publication dans la revue la même année d'un premier texte initiateur  « Comment peut-on être Arménien ? »2 dans le numéro 353 de décembre 1975, suivi d'une série d'articles par la suite, dont « Une Arménienne à l’école » dans le numéro 373/374 d'août/sept 1977, « À la recherche d’une relation au père, soixante ans après un génocide » dans le numéro 389 de décembre 1978 et « Terrorisme d’un génocide - Tout ce que j’ai enduré des années 1915 à 1919 » par Janine Altounian, Vahram Altounian et Krikor Beledian dans le numéro 427 de février 1982.

Cette opportunité d'être publiée dans une revue phare de la pensée intellectuelle française fut décisive pour la suite du parcours réflexif de Janine Altounian, tant pour l'élaboration de son oeuvre que la diffusion de la question arménienne dans les millieux intellectuels francophones, dans un contexte marqué par la parution en 1975 chez Calmann-Lévy d'Arménie 1915 - Un génocide exemplaire, où Jean-Marie Carzou relate pour la première fois en France le génocide subi par le peuple arménien en 1915.

 

     

 

 

...à la publication du Journal de Vahram en France 

       

En 2009, paraît aux Presses Universitaires de France, Mémoires du génocide arménien. Héritage traumatique et travail analytique, par Vahram et Janine Altounian, un ouvrage collectif à plusieurs voix, dont la parole du père réarticulée. Il porte sur la question de la transmission d’un héritage traumatique et de son mode d’élaboration au cours du travail analytique, avec la particularité de comporter, en fac similé, le manuscrit original du témoignage autour duquel il s’origine et s’organise : le Journal de déportation de Vahram Altounian, traduit en français par Krikor Beledian, reçu et commenté par Janine Altounian, essayiste et traductrice. 
Le livre, dont le témoignage de Vahram (y compris les pages en arménien du fac simile) est disponible en texte intégral.
 

...et en Turquie

 

En 2015, le livre est traduit en turc par Renan Akman, dont le fac similé du Journal de déportation de Vahram Altounian écrit en 1920 à Lyon en alphabet arménien mais en langue turque; il est enfin publié dans ce qui fut son pays, la Turquie, aux éditions Aras Yayıncılık : Geri Dönüşü Yok, Bir Babanın Güncesinde ve Kızının Belleğinde Ermeni Soykırımı, Vahram ve Janine Altounian, traduit en français par "Sans retour possible, le génocide arménien dans le journal d'un père et la mémoire de sa fille".

En juin 2018, dans le cadre d'un projet de recherche ANRÖzgür Türesay3, Maître de conférences à l’EPHE, en fait la lecture à haute voix en turc avec le soutien de l’Inalco qui enregistre dans ses studios le récit réhabilité dans son oralité et sa langue natale. Pour écouter l'enregistrement, cliquer sur Réécouter le podcast dans la colonne de droite.

 
 
 
 
Notes :
1 - Laurent Héricher rappelle dans son discours d'ouverture la donation du phylactère familial précédemment confié par Janine Altounian au Département des manuscrits rares et précieux de la BnF en février 2019.
2 - Cet article a été republié dans le premier livre publié par Janine Altounian "Ouvrez-moi seulement les chemins d'Arménie "... : un génocide aux déserts de l'inconscientparu en 1990 aux éditions Les Belles Lettres.
3 - Özgür Türesay a honoré de sa présence cette rencontre du 30 septembre.
 
 
 
 
Débat: 
Inauguration de l'entrée du "Journal de Vahram Altounian" au Département des Manuscrits de la BnF
Date: 
30/09/2022
Lieu: 
Bibliothèque nationale de France - Site Richelieu, Salle Emilie du Châtelet
Langue: 
français
Réécouter le podcast: 
Durée podcast: 
50 mn
Lecture de la version originale en langue turque du Journal de Vahram
Voir la vidéo: 
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Durée vidéo: 
1h23