Cultures

Séminaire « Cliniques, folies et cultures » du 7 octobre avec Janine Altounian

Le séminaire est organisé par Claire Mestre, psychiatre et anthropologue, responsable de la consultation transculturelle du CHU de Bordeaux, co-organisatrice du DU « Médecines et soins transculturels » à l’université de Bordeaux et Présidente de l’association Ethnotopies.

Il n’y a pas de manifestations psychiques indépendantes des incidences collectives, du contexte et de l’histoire d’où elles éclosent. C’est pourquoi ce séminaire propose de réfléchir sur les articulations entre le psychisme et les appartenances collectives, culturelles et sociales. Ainsi, nous entendons par « cliniques » les expressions singulières dans les soins psychiatriques et psychothérapeutiques, et telles qu’elles apparaissent dans les recherches en sciences humaines (anthropologie, psychologie, …). Les « cultures » englobent différentes définitions : anthropologiques, politiques et sociétales, mais aussi les expressions artistiques. Les folies sont les manifestations humaines souffrantes, incluses ou pas dans les nosographies savantes. Une attention particulière sera portée aux entités contemporaines telles que le « psychotrauma » et les thématiques qu’elles induisent. Les sujets transculturels tels que : « psychopathologies et migration », « psychopathologies et humanitaire », les médiations artistiques dans le soin, les rapports de force et de pouvoir au sein des relations de soins seront des thèmes de prédilection. La question éthique sera sous-jacente à ces analyses.

Séance du 7 octobre 2020 : L'élaboration du trauma est tributaire des institutions politico-culturelles de « l’environnement suffisamment bon » où vit un héritier des violences de l'Histoire, avec Janine Altounian, essayiste et traductrice de Freud.

07/10/2020
Hôpital St-André - Paris
L'élaboration du trauma est tributaire des institutions politico-culturelles de « l’environnement suffisamment bon » où vit un héritier des violences de l'Histoire
2h32

Séminaire « Cliniques, folies et cultures » du 7 octobre avec Janine Altounian

Le séminaire « Cliniques, folies et cultures » est dirigé par Claire Mestre, psychiatre et anthropologue, responsable de la consultation transculturelle du CHU de Bordeaux, co-organisatrice du DU « Médecines et soins transculturels » à l’université de Bordeaux et Présidente de l’association Ethnotopies.

Séance du 7 octobre 2020 avec Janine Altounian, essayiste et traductrice de Freud : L'élaboration du trauma est tributaire des institutions politico-culturelles de « l’environnement suffisamment bon » où vit un héritier des violences de l'Histoire.

Il n’y a pas de manifestations psychiques indépendantes des incidences collectives, du contexte et de l’histoire d’où elles éclosent. C’est pourquoi ce séminaire propose de réfléchir sur les articulations entre le psychisme et les appartenances collectives, culturelles et sociales.

L'élaboration du trauma est tributaire des institutions politico-culturelles de « l’environnement suffisamment bon » où vit un héritier des violences de l'Histoire
07/10/2020
Hôpital St-André - Paris

Les Mots du génocide

Le langage est une arme de destruction massive. Utilisés, tronqués, et réinventés par les bourreaux, les mots stigmatisent les individus, les réduisent au rang d’animaux nuisibles, insinuent leur disparition, mettent en œuvre un processus d’élimination, et réfutent l’existence du génocide au moment où il est en train de s’accomplir. Pur négationnisme.

L’un des premiers à mettre en évidence cette utilisation du langage fut le philologue Victor Klemperer, entre 1933 à 1945, lui, juif allemand constamment menacé d’être déporté par les nazis. À l’écoute de la radio, lisant les journaux et livres qui véhiculaient l’idéologie nazie, Klemperer analyse la perversion d’un langage utilisé à des fins criminelles, et comprend ce qui se joue au sein du langage : la préparation des esprits à la destruction des juifs, et la mise en œuvre du génocide. Les mots tuent. Ils conduisent aux chambres à gaz et aux fosses d’Ukraine. Klemperer comprend que le processus de « purification » entrepris par les nazis, commence par une une distorsion du langage.

L’étude de Klemperer est le point de départ d’une réflexion plus large sur le rôle du langage avant, pendant et après les génocides du xxe siècles. Comparaisons et réflexions amorcées lors de plusieurs rencontres interdisciplinaires entre 2008 et 2009. Si les savoirs ont été convoqués, la parole essentielle des survivants était au centre des débats. Avec cette interrogation constante sur les mots «génocide», «guerre» et «témoins», et la volonté de retourner contre eux le langage pervers des bourreaux et des négationnistes, d’en expliciter les mécanismes.

Les auteurs réunis dans cet ensemble d’études et de témoignages apportent tous de nouveaux éléments de réflexion au débat commun, mais aussi dans certains cas, pour leur relation directe avec les événements dramatiques que nous étudions, puisque certains d’entre eux sont des rescapés ou des proches de rescapés du génocide, et portent une parole qui nous relie toujours au réel, aussi inimaginable soit-il: «oui, c’est bien arrivé, et cela pourrait recommencer demain.»

Voir page 37 - 50 : Entrée "Les mots absents" par Janine Altounian. Cet article fait suite à l'intervention que l'auteure a faite à une rencontre "Les mots et le génocide" organisée à Romainmôtier (Suisse) en 2008 par la Direction des affaires culturelles et sociales.

Les Mots du génocide
Collectif sous la direction de Régine Waintrater et David Collin
IMPRESCRIPTIBLE.
français
2011
212
9782940406241
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