« Écrire pour les mères qui n’ont pas pu aller à l’école » par Janine Altounian, paru in « Écriture de soi, écriture de groupe »,n° 72 dela Revue de Psychothérapie Psychanalytique de Groupe,érès 2019, sous la direction de Alberto Eiguer, Bernard Chouvier.
Ce numéro donne la parole à des cliniciens qui organisent des groupes d’écriture dans un but thérapeutique ou d’accompagnement, et à ceux qui participent à des groupes afin de développer une activité littéraire. Le fait même d’écrire peut se révéler transgressif, voire destructeur, comme le constate M. Butor. L’écriture peut favoriser le narcissisme enclin à dépasser les limites du temps et de l’espace pour en venir au fantasme d’auto-engendrement si fréquent dans la démarche autobiographique. Il importe que les analystes étudient les mécanismes de fonctionnement de ces groupes d’écriture. Leur apport est d’autant plus intéressant que la groupalité est l’un des ressorts particulièrement dynamisants de l’acte d’écrire : contenance, sécurisation, soutien, inter-fantasmatisation, co-pensée, induction d’affects et émergence de ressources ignorées. Écrire est aussi rassembler, regrouper des idées, les transformer ; celui qui écrit creuse en lui, et, dans cette mobilisation, il se dédouble ; en se relisant, il devient l’observateur de ce qu’il a pu accomplir à partir de ses intentions premières. Si le geste d’écriture sollicite le rassemblement, c’est qu’il est inspiré, mobilisé, appréhendé par notre désir inconscient de nous regrouper.
Les personnes en situation d’exil qui recherchent une terre d’asile font l’objet de nombreuses analyses depuis les années 1990, que ce soit dans le champ du droit, des politiques publiques, ou encore des sciences humaines et sociales. Ces approches soulignent les nombreux obstacles, liés aux conditions juridiques et sociales de l’étranger (adversité de la vie en précarité, adaptation à de nouveaux codes sociaux et culturels, etc.).
Or dans un contexte d’actualité brûlant où la thématique migratoire, avec les nau-frages et les campements « sauvages » inondent les images proposées par les médias, plus rares sont les travaux qui explorent les processus de résistance. Face aux empêchements d’accès aux ressources matérielles, aux droits, aux soins, à la formation, au travail, à l’école…, aux assignations politiques et sociales, à la désubjectivation, peu d’écrits cherchent à repérer comme à construire les conditions d’une possible préservation d’un pouvoir d’action dans ces situations de vie qui ne laissent qu’une étroite marge de manœuvre au sujet.
Janine Altounian, née à Paris de mère et de père survivants du génocide arménien (âgés respectivement de 4 et de 14 ans en 1915), a mené un travail qui s’exprime dans ce qu’elle nomme une « écriture d’analysante » au travers de plusieurs psychanalyses et de livres écrits au cours de l’élaboration de cet héritage traumatique.
É um pouco embaraçoso estar encarregada da primeira intervenção deste colóquio na medida em que, retomando os termos de sua proposição, minha exposição vai certamente pensar “a tradução […] considerada nos seus efeitos de passarela entre disciplinas”, só que na perspectiva pouco habitual de uma passarela estendida entre a tradução de uma língua para outra e a tradução de uma transmissão psíquica para uma linguagem compartilhável, ou seja, entre os dois campos de minha atividade de tradutora, seja como germanista, seja como herdeira de armênios sobreviventes do genocídio de 1915.
Le Coq-Héron - Sous la direction de Jean-François Chiantaretto et les contributions de : J. Altounian, C. Arbisio, A. Bourgain, S. Barouh-Cohen, C. Chabert, A. Cohen de Lara, G. Gaillard, V. Marinov, C. Matha, F. Neau.
L'intervention de Janine Altounian, "La temporisation transgénérationnelle, un cas de "Civilité" selon Étienne Balibar", se trouve à la page 132 et la communication orale donnée à l'occasion du colloque enn 2014 peut également être réécoutée ainsi que l'ensemble des interventions sur le site de l'événement.
Revue:
Jura Gentium - Rivista di filosofia del diritto internazionale e della politica globale
"L’intraduisible entre les échos chaleureux et meurtriers d’une même langue" par Janine Altounian paru in "L’intraduisible, la langue et le lien social", n°90 de la Revue Cliniques méditerranéennes, érès, 2014, sous la direction de Rajaa STITOU, avec la participation de Houria ABDELOUAHED, Janine ALTOUNIAN, Michèle BENHAIM, Frédérique-F BERGER, David BERNARD, Michel BLAY, Livio BONI, Vincent BOURSEUL, Barbara CASSIN, Déborah DERONZIER, Luc FAUCHER, Roland GORI, Anne-Sophie GUILLEN, Lise HADDOUK, et Derek HUMPHREYS.
Qu’en est-il du rapport à l’intraduisible à l’ère de la mondialisation, des transformations des liens langagiers, des nouvelles technologies de la communication et de leur façon d’interpréter le monde ? Comment l'intraduisible est-il investi et transmis dans une époque où domine la fureur des normes ? Les discours normatifs contemporains favorisent une novlangue qui incite à suturer la béance qui les sous-tend, essentielle à la fabrique de la subjectivité. Quelles en sont les conséquences sociales, politiques et psychopathologiques ? Dans une perspective résolument pluridisciplinaire, ce numéro met en question la folle croyance en un tout-savoir sur la langue. L’intraduisible est ici approché à travers ses résonances subjectives dans le transfert, au cœur d'une pratique de l'analyse qui révèle l'inévitable « créolisation » des discours.
Version anglaise :
– Présentation et Préface par Talat Parman
– Violence in the Roots - Talat Parman
– On Separations, Violence and Transmission of Violence through Orestesia Trilogy of Aeschylus - Ali Algın Köşkdere
– The Socially and Politically Violent Face of Pain, Translated by: Evrem Tilki - Yolanda Gampel
– Narcissistic and Political Effects of Grandparental Transmission in Territorial and Cultural Breaks, Translated by Özen Alemdar - Janine Altounian : texte original en français
– Transmission of Violence in Father-son Relationship - Talat Parman Other Topics
– Bernard Penot : Psychoanalyst's Action in the Treatment Process, Translated by Pınar Arslantürk & Talat Parman
– Isee Bernateau : Homour in Psychoanalysis and Woody Allen Films, Translated by Orçun Türkay
– Nergis Güleç : Finding One's Own Voice
– Summaries