Cet ouvrage à plusieurs voix porte sur la question de la transmission d’un héritage traumatique et de son mode d’élaboration au cours du travail analytique. Il a la particularité de comporter, en fac simile, le manuscrit original du témoignage autour duquel il s’origine et s’organise : le Journal de déportation de Vahram Altounian, traduit par Krikor Beledian, reçu et commenté par Janine Altounian, essayiste, traductrice. Le texte intégral de cet ouvrage, dont le témoignage de Vahram à partir de la page 13 (y compris les pages en arménien du fac simile) est disponible sur ce site http://memoires.ommx.org/book.
On peut entendre ici le texte en turc de ce fac simile, lu par Özgür TÜRESAY, Maître de conférences à l’EPHE, et enregistré dans les studios de l’Inalco le 11 juin 2018. Présentation de l'enregistrement du Journal de déportation de Vahram Altounian : La langue perdue ?
Cet ouvrage se propose de montrer comment, à partir d’un écrit indéchiffrable pour tout lecteur néophyte, une expérience traumatique débutant à Boursa, petite ville d’Asie mineure, un « mercredi 10 août 1915 », passe par l’épreuve de sa traduction, celle de sa réception et de son élaboration subjective par un héritier pour se transmettre et aboutir, quasi un siècle plus tard, à la présente publication.
Pour plus d'informations :
- Revoir la Table ronde organisée le 23 mai 2010 au Mémorial de la Shoah.
- Réécouter l'émission diffusée sur Radio Ayp le 2 mai 2009, Au fil des pages avec Pérouse, Satenik, Takoui, à propos de Mémoires du génocide arménien.
- Revoir l'interview de Janine Altounian avec Anahide Ter Minassian dans l'émission « Foi et traditions des chrétiens orientaux » sur France Culture du 13 décembre 2009.
Photo : Vahram Altounian et sa mère Nahidé à Brousse vers 1920.
Photo : Vahram en berger comme chez les Bédouins, Istanbul 1920.
La mise en scène de cette tenue qui, pendant la déportation, permettra à Vaham de survivre a ici un caractère étrangement prémonitoire.
Cette photo a été faite dans le même studio que celui de la précédente où Vahram pose avec sa mère.
Elle correspond au rite de la photo "déguisée" en vogue dans la culture ottomane qui aime jouer avec les identités. On peut lire à ce sujet l'ouvrage de Catherine PINGUET qui porte sur les premiers photographes de Constantinople, notamment les Frères Abdullah, des Arméniens qui sont aussi les premiers photographes officiels de sultans : Istanbul, photographes et sultans, CNRS éditions, 2011, collection Pierre de Gigord.
A signaler, le dernier ouvrage de Catherine PINGUET paru en novembre 2018 dans la collection Beaux Livres :
Une histoire arménienne - La photographie dans l'Empire Ottoman
