La question de la transmission entre les générations, dans ce qu’elle a de consistant aussi bien que dans ses accidents, est coextensive des données de la parenté. Ce qui se transmet est de l’ordre des incidences du désir inconscient, bien plus que de la volonté éducative. La psychanalyse a toujours mis à jour l’écart entre le bon vouloir de la parole et l’inattendu du désir, qui est toujours sexué. Les modifications notables des données de la parenté entrent dans les discours, ce qui n’est pas sans incidence sur les sujets. Lacan a ouvert une voie de lecture clinique en faisant glisser la transmission de la fonction du père, par la métaphore, à celle de nomination, d’un dire qui nomme, fonction autonome des configurations familiales. Enfin, la psychanalyse interroge aussi les voies de sa propre transmission, instaurant un nouveau discours, c’est-à-dire un nouveau lien social.
À quoi sert une psychanalyse quand on hérite de familles massacréeset de pays disparus ? publié sur le site ftancophone Squiggle consacré à la rencontre entre psychanalyse et grand public et initié par Hervé Bridy (Genève), Judith Dupont (Paris), Jean Florence (Bruxelles), Karel Lambers (Leuven), Vincent Magos (Bruxelles), Francis Martens (Bruxelles), David Sahyoun (Beyrouth), Dominique Scarfone (Montréal) et Susann Wolff (Bruxelles).
«Un exemple du travail de remémoration chez une traductrice essayiste» in Les traumatismes : causes et suites, École de psychanalyse des Forums du Champ Lacanien, Actes des Journées nationales, décembre 2004.