L’APF recevra Janine Altounian à Lyon le 21 novembre 2019 : introduction et discussion ouverte par
Paule Bobillon, membre de l’Association psychanalytique de France, en présence de
Claude Barazer, Président de l'APF et de
Pascale Totain, Secrétaire scientifique.
Le texte de l'intervention est publié dans le n° 102 de juin 2020 de Documents & débats, bulletin intérieur de l'Association psychanalytique de France.
Ma réponse à votre invitation sera en fait un hommage au travail analytique. Mon écriture, que j‘appelle « écriture d’analysante », retrace en effet une certaine élaboration de l’héritage traumatique d’un crime de masse, tandis que cet hommage met au jour, tout spécialement dans mon dernier livre/testament (L’effacement des lieux), les traces prometteuses de vie qu’aura pourtant laissées un passé mortifère et traumatisant. Écrit à la fin d’une troisième cure dont les deux précédentes, terminées respectivement en 1974 et 2010 m’avaient conduite, en 1975, à l’écriture et, en 1970, à la traduction de Freud puis à celle de ses Œuvres complètes sous la direction de Jean Laplanche, la thématique de la traduction occupe dans ce témoignage une place prépondérante, tant pour la traduction du mutisme des survivants que pour celle de leur empreinte dans le déplacement linguistique et culturel lors d’un éventuel transfert positif au « pays d’accueil ». Cette primauté de la traduction mise au service de la pulsion de vie chez les héritiers d’une rupture historique violente s'exprime aussi bien dans des passages autobiographiques proposés, en quelque sorte, comme des « vignettes cliniques », que dans des théorisations progressant « en spirale » au fur et à mesure des étapes de l’élaboration.
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L’intraduisible d’une transmission traumatique porté au champ transférentiel de la cure et de l’écriture