Survivant

L'effacement des lieux - Autobiographie d'une analysante, héritière de survivants et traductrice de Freud

Dans cet ouvrage publié aux Puf, qui recourt à l’autobiographie et à la psychanalyse, Janine Altounian témoigne de son expérience d’analysante singulière, ayant travaillé d’une part à la traduction des survivants à un génocide aux lieux effacés, d’autre part à celle des Œuvres complètes de Freud sous la direction de Jean Laplanche, en tant que responsable de l’harmonisation dans l’équipe de révision. La chronologie de cette entreprise éditoriale de longue haleine a été livrée lors de la Cérémonie d’achèvement de la traduction des Œuvres complètes de Freud qui a eu lieu le 4 novembre 2015

Cherchant à traduire les traces de la disparition d’une culture et de ses lieux afin d’en inscrire l’effacement, elle décline les conditions de cette traduction selon trois perspectives :
– Une expérience d’effacement demande à être traduite dans la langue de l’autre pour s’inscrire dans le monde.
– C’est par ce travail de traduction que les héritiers d’un crime de masse peuvent subjectiver et transmettre leur histoire.
– Ce travail de traduction requiert plusieurs générations avant que ce qui a pu être « traduit » au « pays d’accueil » s’inscrive dans le champ culturel et politique de celui-ci.

L'effacement des lieux - Autobiographie d'une analysante, héritière de survivants et traductrice de Freud
Janine Altounian
PUF
français
2019
280
978-2-13-081407-8
Voir la video
1h40

Rencontre du 2 mai 2012 du séminaire EHESS « Non-lieux de l’exil » coordonné par Alexandra Galitzine-Loumpet : "le désir de traduire naît de l'impossibilité à traduire un plaisir ou une perte"

Cette rencontre s'nscrit dans le cadre du programme de recherche du séminaire de l'EHESS/CNRS « Non-lieux de l’exil » fondé en 2011 par Alexandra Galitzine-Loumpet et Alexis Nuselovici et hébergé à la Fondation Maison des sciences de l'homme (2012-2015).

Coordonnée par Alexandra Galitzine-Loumpet, la rencontre du 2 mai a pour thème " le désir de traduire naît de l'impossibilité à traduire un plaisir ou une perte" avec Janine Altounian, Boris Chukhovich et Anouche Kunth.

I
 

02/05/2012
Paris
le désir de traduire naît de l'impossibilité à traduire un plaisir ou une perte

Janine Altounian : De la cure à l’écriture. L’élaboration d’un héritage traumatique.


Parution le vendredi 25 mai 2012 aux éditions des PUF, "Hors collection" du dernier livre de Janine Altounian. Dans cet ouvrage, Janine Altounian revient sur un des thèmes fondateurs qui traverse toute son oeuvre autour de  l'élaboration de l'héritage traumatique par le travail de la cure analytique et celui de l’écriture. Le parcours analytique esquissé ici cherche à témoigner de ce qui s’est transmis aux descendants des survivants, tous disparus à présent, du génocide arménien de 1915, nié par l’État turc. Aboutissant à la réappropriation et à l’amour de cette transmission, il peut être lu comme un cas clinique intéressant les psychanalystes et les héritiers de diverses catastrophes historiques. Il montre par ailleurs combien une telle élaboration est également tributaire du poids des valeurs démocratiques au sein du pays d’accueil des survivants.

Voir le livre 

Lire la suite aux éditions des PUF.

 

23/09/2012
Presses universitaires de France

" Zépur l'Arménienne " sur France Inter dans « Là bas si j'y suis » de Daniel Mermet le 11 mai 2005

" Zépur l'Arménienne " : reportage de Zoé Varier sur le génocide arménien 

 
Zépur Medzbakian, rescapée du génocide des Arméniens, Zepur raconte.
Reportage sur le génocide arménien diffusé le 11 mai 2005 et rediffusé le 9 octobre 2006 dans un entretien avec Robert Fisk sur France inter dans l'émission de Daniel Mermet : Là-bas si j'y suis.
On peut voir et entendre Zépur Medzbakian témoigner dans sa propre langue maternelle dans le film documentaire de Dzovig Torikian (sous-titré en anglais) réalisé en 2020 : The Children of April - a documentary by Dzovig Torikian .

Cet entretien d'une survivante, bien que n'étant pas directement lié à la famille de Janine Altounian, a été retranscrit dans son intégralité dans le dernier chapitre de son livre De la cure à l'écriture. L'élaboration d'un héritage traumatique publié en 2012. Rare témoignage oral d'une arménienne survivante sur le trauma indicible du génocide, il constitue à ce titre un socle fondamental et emblématique de toute la réflexion de Janine Altounian sur la réappropriation de la transmission. Nombreuses interventions de Janine Altounian sont l'occasion de faire entendre ce témoignage pour étayer son analyse, citons par exemple  la journée d'étude du 16 mars 2015 : « Quelle(s) mémoire(s) pour le génocide arménien ? » organisée par la Fondation Auschwitz – Mémoire d’Auschwitz.

40 mn

La question du trauma dans l'interprétation du passé : colloque international - Fonds Ricœur I EHESS I IPT du 7 au 9 juin

La question du trauma dans l'interprétation du passé :

journée d'étude de l'EHESS le jeudi 7 juin à la Faculté Libre de Théologie Protestante organisée par l'Atelier international de recherche sur les usages du passé

Histoire et trauma : Jeudi 7 juin 17h - 20h 

Janine Altounian (essayiste, traductrice), dialogue autour de son oeuvre et son dernier livre, De la cure à l’écriture. L’élaboration d’un héritage traumatique, Paris, PUF (parution mai 2012) 

Olivier Abel (philosophe, Faculté Protestante, Fonds Ricoeur), Accueil et modération 

Sabina Loriga (historienne, Ehess), « Introduction » 

Françoise Davoine et Jean-Max Gaudillière (psychanalystes, Ehess), « La revanche de l'histoire » 

Même s’il a subi, au gré des avancées, d’importants remaniements, le concept de trauma, ou de traumatisme, a toujours été central au sein de l’appareil théorique de la psychanalyse. Ces dernières années, il survient de plus en plus hors du champ clinique, dans les tentatives de transmettre l’expérience des survivants, des rescapés, ainsi que des victimes indirectes des expériences génocidaires du 20è siècle, qui n’ont pas vécu l’événement traumatique, mais ont été terrassées par la massivité de la perte (comme les enfants de survivants). Accepté par les sciences sociales, le concept de trauma nourrit également de nombreux textes littéraires ainsi que des oeuvres d’art. Sans doute, est-on devenu plus sensible à la manière dont certains événements historiques perturbent gravement les capacités de symbolisation des individus, attaquant leur capacité de pensée.

 Programme du colloque

07/06/2012
Faculté Libre de Théologie Protestante

PREMIÈRE PARTi E : TRANSMETTRE UNE SAGESSE

1. Savoir faire avec les restes 19

 

Les mains à l’ouvrage de la vie 19

INTRODUCTION

 

Une émotion ineffaçable insiste à vouloir s’écrire 2

Les traces sensorielles d’une joie douloureuse 5

Table des matières - L’intraduisible. Deuil, mémoire, transmission

AVANT-PROPOS XI

  • Une méthode qui présente l’après-coup dans une position inaugurale XI

 

L’intraduisible. Deuil, mémoire, transmission

Résumé

L’ouvrage porte sur la douleur de l’empêchement à s’engager dans la tendresse que rencontre l’héritier d’une transmission traumatique chez son parent survivant. L’écriture constituera le truchement pour ressentir, en place de l’autre détruit, des affects excédant ses capacités psychiques. Elle vise à subjectiver une souffrance parentale encryptée dans le mutisme et tente de nommer les conséquences traumatiques des meurtres de masse sur les descendants de survivants.

Dans un cheminement apparemment inversé, une tentative de réflexions contemporaines au sein des récits ancestraux sera menée pour dessiner les différentes étapes d’une psychisation de longue haleine. La survie relève alors d’une capacité d’invention proprement artisanale, c’est-à-dire d’un savoir faire « avec des restes », la vie ultérieure ne pouvant se construire qu’avec la réintroduction du tiers anéanti lors de la terreur.

Pour plus d'informations, voir le débat du 8 octobre 2005 organisé par Le Collège International de philosophie sous la responsabilité de Bertrand Ogilvie, à l'occasion de la parution du livre : en présence de l'auteur avec Antonia Birbaum, Jean-François Chiantaretto, Pierre Pachet, Bertrand Ogilvie, Hélène Strapélias.

Voir également l'interview de Janine Altounian et d'Anahide Ter Minassian dans « Foi et traditions des chrétiens orientaux » sur France Culture diffusée le 23 avril 2006.

Voir également l'Intervention de Janine Altounian sur l'Intraduisible donnée à Lyon le  22 Septembre 2007 au séminaire « Psychanalyse et politique » du Quatrième groupe organisé par Jean Peuch-Lestrade.

L’intraduisible. Deuil, mémoire, transmission
Altounian Janine
Psychismes
français
2005
200
978-2100492107
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